8 mai 1945: Le déni d’un pogrom à huis clos

Encore un crime contre l’humanité qui demeure impuni. Dans la série des génocides commis pendant 132 ans par une puissance coloniale barbare et raciste. Il y quatre-vingt ans, un terrible pogrom s’est déroulé dans plusieurs régions d’Algérie, principalement à l’Est. Alors que les peuples européens fêtaient depuis quelques heures la défaite de l’Allemagne hitlérienne, les […] The post 8 mai 1945: Le déni d’un pogrom à huis clos appeared first on Le Jeune Indépendant.

Mai 7, 2025 - 22:24
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8 mai 1945: Le déni d’un pogrom à huis clos

Encore un crime contre l’humanité qui demeure impuni. Dans la série des génocides commis pendant 132 ans par une puissance coloniale barbare et raciste. Il y quatre-vingt ans, un terrible pogrom s’est déroulé dans plusieurs régions d’Algérie, principalement à l’Est. Alors que les peuples européens fêtaient depuis quelques heures la défaite de l’Allemagne hitlérienne, les Algériens sont massacrés d’une manière cynique et sans retenue. Véritables liquidations sommaires et tueries de masse.

Massacres où pratiquement toutes les armes furent utilisées, de la mitrailleuse aux grenades, aux bombes des canons tirées des navires ou larguées par l’aviation coloniale. Un massacre qui n’épargna ni enfants, ni femmes, ni village, ni dechra, ni même les quartiers arabes de certaines villes. Leur unique crime est d’avoir voulu la victoire des Alliés dans cette funeste guerre que des dizaines de milliers des leurs ont franchi la Méditerranée pour libérer la France occupée. Les Algériens sont sortis manifester et revendiquer pacifiquement une Algérie libre, souveraine et indépendante. En face, ils connaîtront une répression inouïe.

L’administration coloniale française, qui s’est débarrassée, grâce aux Alliés et tirailleurs algériens, du régime de Vichy et des nazis, a donné l’ordre de tirer en masse, de n’épargner personne parmi ceux qu’on appelait des indigènes et son armée a fait la sale besogne.

Pis encore, les milices armées et protégées des colons et pieds noirs ont semé la terreur parmi la population algérienne, partout, à Sétif, Kherrata et Guelma. Un massacre qui ne s’acheva pas en ce jour funeste, mais quis’est perpétué jusqu’au mois de juin et même en juillet. Ceux qui sont arrêtés ont subi d’atroces tortures et des sévices, certains ont été exécutés d’une balle dans le tête. Un nombre encore non déterminé d’Algériens tués ont été enterrés dans des charniers, avec pour seul linceul la chaux, alors que d’autres ont été brûlés et jetés dans des fours. 

Le bilan est lourd : des dizaines de milliers de morts, des disparus dont on n’a jamais pu connaître le sort, des milliers de blessés, et un traumatisme profond qui finira par créer la rupture définitive avec l’Etat colonial français. Aucune enquête officielle n’a été lancée, aucune poursuite contre les auteurs de ce génocide, aucun procès digne de ce nom n’a été organisé. La violence était inouïe, la barbarie avait atteint des sommets, provoquant dans le monde un grand choc et une indignation totale. Des douars entiers ont été décimés, des villages incendiés et des familles brûlées vives. C’était une guerre généralisée contre des civils algériens non armés. Une guerre qui dépassa la simple opération de répression. 

A ce jour, en France, c’est encore le déni, pourtant, un grand nombre de témoignages de victimes, des survivants, d’acteurs et de témoins ont relaté les faits. Des rapports administratifs enfouis dans les archives coloniales sont des preuves accablantes.

C’est pourquoi, ce 8 mai a été décrété par l’Algérie « Journée de la mémoire », pour rendre un vibrant hommage aux victimes de la barbarie coloniale, aux personnes assassinées par les hordes des colons, ancêtres des fans actuels de l’extrême droite et des nostalgiques de l’Algérie de Papa, dont les idées racistes et xénophobes sévissent toujours en France.

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