Algérie-Tunisie : L’intégration économique en ligne de mire

« La Tunisie et l’Algérie, un tandem pour l’Afrique de demain ». C’est le titre de l’éditorial publié par le quotidien La presse de Tunisie dans son édition d’hier. Tout en soulignant la présence tunisienne à la 4^ème édition de la foire commerciale intra-africaine, qui se déroule à Alger du 4 au 10 septembre, l’éditorialiste s’est dit convaincu des objectifs visés par les deux pays : « hisser les échanges algéro-tunisiens à la hauteur de l’histoire qui unit les deux peuples, tout en ouvrant conjointement la voie vers les marchés africains ». Les 24 entreprises tunisiennes présentes à Alger, « des artisans aux startups, exposent le savoir-faire national dans des secteurs aussi variés que le textile, le cuir, les cosmétiques ou les composants automobiles », constituent une « vitrine », qui « témoigne d’une Tunisie qui croit en son rôle moteur dans l’Afrique émergente », écrit-il. « L’Algérie, de son côté, met en avant des projets structurants – du gazoduc transsaharien aux infrastructures de transport – indispensables pour donner corps à l’intégration économique », conclut-il. En effet, la rencontre tenue entre Kamel Rezig et le ministre tunisien du Commerce et du développement des exportations, Samir Abid, est plus qu’un rendez-vous protocolaire. Il exprime plutôt la détermination de deux pays voisins, qui « veulent franchir un nouveau cap dans leur coopération économique. Les deux ministres ont passé en revue tous les moyens permettant la mise en place de nouveaux mécanismes d’intégration économique afin de « renforcer la fluidité des échanges et de lever les obstacles entravant la circulation des marchandises ». « Au-delà du partenariat bilatéral, Tunis et Alger envisagent de conjuguer leurs efforts pour conquérir les marchés africains. Les ministres ont insisté sur l’importance d’intensifier les rencontres et d’échanger les expertises, afin d’offrir de nouvelles opportunités aux exportateurs des deux rives », a longuement insisté le site d’information Tunisie numérique. Le communiqué du ministère tunisien du Commerce s’inscrit parfaitement dans cette dynamique, dont le but est de renforcer « la continuité des relations historiques solides qui unissent la Tunisie et l’Algérie », décidés à « transformer cette proximité politique en une véritable intégration économique, bénéfique pour leurs peuples respectifs ». A propos de proximité politique, l’Algérie avait affirmé à plusieurs reprises, par la voix de son président, son soutien inconditionnel à son voisin. Elle avait agi en faveur de la Tunisie dans le cadre de ses négociations avec le FMI ; et cela en vertu des relations historiques liant les deux pays. En affirmant, il y a deux ans, lors d’une interview accordée à la chaîne TV Al Jazeera que « la Tunisie fait face à un complot », Abdelmadjid Tebboune avait voulu surtout alerter sur les nombreuses tentatives visant à amener ce pays à se plier au diktat de certaines puissances occidentales, notamment des Etats membres de l’Union européenne. Des médias européens, particulièrement français, avaient tenté de semer le doute sur ce qu’ils ont appelé la « générosité du pouvoir algérien » à la « recherche d’une contrepartie politique ». Le magazine « Jeune Afrique » avait insinué que l’Algérie « nourrit des intentions politiques », en occultant les relations historiques liant les deux Etats et les deux peuples. Quoi qu’il en soit, Abdelmadjid Tebboune s’est engagé personnellement à ne pas abandonner la Tunisie. Quand bien même cet engagement aurait été interprété comme une tentative de vassalisation, l’Algérie ne pourrait pas se permettre de voir la Tunisie s’écrouler sans rien faire. Mais cela, est une autre question que seuls les peuples algérien et tunisien comprennent. Et ça n’a absolument rien à voir avec la politique !

Mohamed M

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