Culture du safran : L’Algérie mise sur une filière à haute valeur ajoutée

La stratégie nationale pour l’organisation, le développement et la généralisation de la culture du safran en Algérie a été lancée ce lundi, à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA). Une filière prometteuse qui s’appuie sur la recherche scientifique, la formation et la coopération interministérielle, dans le but de diversifier le secteur agricole mais aussi de positionner […] The post Culture du safran : L’Algérie mise sur une filière à haute valeur ajoutée appeared first on Le Jeune Indépendant.

Sep 1, 2025 - 22:45
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Culture du safran : L’Algérie mise sur une filière à haute valeur ajoutée

La stratégie nationale pour l’organisation, le développement et la généralisation de la culture du safran en Algérie a été lancée ce lundi, à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA). Une filière prometteuse qui s’appuie sur la recherche scientifique, la formation et la coopération interministérielle, dans le but de diversifier le secteur agricole mais aussi de positionner le safran algérien sur les marchés internationaux.

Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, a indiqué, à cette occasion, que le lancement de la stratégie nationale pour la culture du safran représente une étape essentielle dans la structuration et la valorisation de la filière, saluant le travail considérable mené par les institutions de recherche et de formation, notamment l’Institut national de recherches forestières, pour la relance de la filière safran.

Pour sa part, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a mis en avant la contribution de ce projet à la concrétisation d’une agriculture diversifiée. Selon lui, le safran revêt une valeur économique et sociale considérable. Dans ce sens, il a insisté sur la nécessité de valoriser la recherche scientifique, de développer une industrie autour de ce produit et de promouvoir sa commercialisation, tant sur le marché local qu’à l’international. Il a également salué la coopération interministérielle qui accompagne cette initiative.

Ces efforts se sont traduits par la mise en place d’un itinéraire technique spécifique, d’expérimentations sur l’adaptation de cette culture aux différents climats du pays, ainsi que par la formation de dizaines de producteurs issus de plusieurs wilayas. Le ministre a également rendu hommage aux producteurs qui, en relevant le défi, ont contribué au financement et à la promotion de cette culture prometteuse.

L’expérience algérienne du safran remonte à 2009. Elle avait débuté dans la wilaya de Khenchela, après la perte des vergers de pommes, avec pour objectif de diversifier les cultures et d’améliorer les revenus des agriculteurs. Dix sites pilotes avaient alors été aménagés, a rappelé Morsli Boutkhil, maître de recherche à l’Institut national de recherche forestière (INRF) de Tlemcen.

Face au succès rencontré, la demande locale s’est rapidement élargie pour atteindre 29 wilayas en 2018. Un deuxième projet a été lancé en 2019 afin d’améliorer le rendement et réduire la pénibilité du travail grâce à l’utilisation de conteneurs métalliques surélevés et de machines. Ce dispositif a permis une hausse de productivité de 300 %, atteignant 20 kg par hectare.

Aujourd’hui, le safran algérien répond aux normes internationales (ISO 3236), un gage de qualité qui ouvre la voie à l’exportation, alors que la demande mondiale connaît une croissance annuelle de 7 à 8 % depuis 2021. La plate-forme du Centre de développement des technologies avancées (CDTA) recense déjà plus de 200 producteurs à travers le pays, confirmant l’ancrage de cette filière prometteuse dans le paysage agricole national.

Dans le même cadre, une convention de coopération a été signée entre le secteur de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, représenté par l’ENSA et le Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides, et le secteur de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, représenté par le Centre national de recherches forestières et le Centre national de contrôle et de certification des semences et plants. Cette convention porte sur la certification de l’itinéraire technique du safran, condition essentielle pour garantir sa production et son exportation, tout en assurant la formation continue des acteurs de la filière.

A l’issue de la cérémonie, les deux ministres ont visité la ferme centrale de l’Ecole nationale supérieure d’agronomie. Ils y ont suivi des présentations sur les étapes clés de la culture du safran, avant de donner le coup d’envoi symbolique à la plantation de bulbes.

 

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