Divorce

Durant la campagne présidentielle de 2022 en France, le Parti socialiste et La France Insoumise se sont lancés dans une guerre sur les réseaux sociaux, concernant leurs programmes respectifs ainsi que les déclarations de leur candidat respectif. Après l’humiliant échec de la candidate du PS, qui a récolté moins de 1.75 % des suffrages, les […]

Fév 16, 2025 - 22:41
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Divorce

Durant la campagne présidentielle de 2022 en France, le Parti socialiste et La France Insoumise se sont lancés dans une guerre sur les réseaux sociaux, concernant leurs programmes respectifs ainsi que les déclarations de leur candidat respectif. Après l’humiliant échec de la candidate du PS, qui a récolté moins de 1.75 % des suffrages, les socialistes ont toutefois changé de discours et ont décidé de rejoindre la coalition de l’extrême-gauche menée par LFI, s’attirant les foudres de nombreux responsables socialistes qui ne comprenaient pas le changement de cap de leur mouvement. Surtout que pour faire partie de la Nupes (Nouvelle Union Populaire et Sociale) la direction du PS devait baisser la tête et faire montre de contrition, tout en acceptant la direction politique choisie par LFI. Après l’échec de la Nupes, qui a implosé deux ans après sa création suite au départ des communistes, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a choisi de rejoindre en juin 2024, une fois encore, une coalition dirigée par les Insoumis, le Nouveau Front Populaire. Mais l’entente entre les socialistes et LFI s’est rapidement dégradée au fil des mois, et les deux formations politiques s’invectivent désormais par médias interposés. «Je me suis lourdement trompé sur un point : les socialistes n’ont jamais eu l’intention d’être des partenaires. Ils voulaient juste profiter de nous», a lancé le chef de La France Insoumise dans une interview publiée le hier dans La Tribune Hier. L’ancien candidat à la présidentielle entérine la rupture définitive avec le Parti socialiste, qu’il qualifie d’alliance toxique. «On ne peut avoir pour alliés des gens qui ont pour activité principale de nous tirer dans le dos», estime-t-il. Il pointe notamment la séquence budgétaire récente, où les socialistes ont refusé de voter une motion de censure contre François Bayrou et le gouvernement. Jean-Luc Mélenchon s’en prend aussi au premier secrétaire du PS, Olivier Faure, dont il juge les positions sur l’identité nationale dépassées. Mais c’est surtout François Hollande qu’il considère comme le véritable stratège du PS. «François Hollande a la main», affirme-t-il, en l’accusant de vouloir reconstruire un bloc politique central à gauche et au centre-droit, en vue de l’élection présidentielle de 2027. «François Hollande compte gagner aussi sans nous et contre nous», estime-t-il. Dans cet entretien, Jean-Luc Mélenchon demande la démission de François Bayrou. Selon lui, le Premier ministre mène une stratégie calculée pour devenir le candidat du «bloc central» en 2027, à l’image d’Emmanuel Macron en 2017. «Son but est le même que François Hollande et le PS : unir les centres gauche et droit pour se placer au second tour de 2027», assure Mélenchon. Ce dernier, dont la prochaine élection présidentielle marquera sa dernière chance de remporter la course pour l’Élysée, semble décidé à repousser tous ses alliés les uns après les autres. D’abord les communistes et aujourd’hui les socialistes. En 2027, Mélenchon ne pourra ainsi compter que sur son parti pour la présidentielle, mais risque de finir une fois encore aux portes du second tour, car incapable de mobiliser la gauche dans son ensemble et particulièrement la gauche modérée, économiquement pragmatique, qui considère LFI comme un mouvement incapable d’exercer le pouvoir.
F. M.