Polarisation

La Pologne a décidé de tourner la page du libéralisme en votant pour élire leur nouveau président, le candidat nationaliste Karol Nawrocki, qui a remporté de justesse l’élection présidentielle en Pologne face au maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, selon les résultats officiels publiés hier, infligeant un coup majeur au gouvernement pro-européen. Selon les chiffres de la commission électorale nationale, Karol Nawrocki a remporté 50,89 % des voix contre 49,11 % pour Rafal Trzaskowski lors du second tour de l’élection tenu dimanche, dont les résultats mettent en évidence la polarisation dans le pays membre de l’OTAN et de l’UE. Une victoire qui a été félicitée par de nombreuses figures nationalistes à travers l’Europe. La présidente des députés du parti nationaliste en France, Marine Le Pen, a ainsi vu hier une «bonne nouvelle» dans la victoire du candidat nationaliste, pointant «un désaveu pour l’oligarchie de Bruxelles». «Face à une Commission européenne dont les politiques autoritaires et les visées fédéralistes brutalisent les souverainetés nationales, la victoire de Karol Nawrocki est une bonne nouvelle», a-t-elle déclaré dans un message posté sur X. «Elle est un désaveu pour l’oligarchie de Bruxelles qui entend imposer aux États membres une uniformisation de leur législation en dehors de toute volonté démocratique», a complété la députée du Rassemblement National (RN). La cheffe du gouvernement en Italie, Giorgia Meloni, a félicité hier le candidat nationaliste Karol Nawrocki pour sa victoire à la présidentielle en Pologne, évoquant des «valeurs communes» entre les deux pays. «Meilleurs vœux pour son mandat à la tête d’une nation avec laquelle nous partageons des valeurs communes, des liens de coopération solides ainsi qu’une amitié historique. Bonne chance», écrit la dirigeante d’extrême droite sur les réseaux sociaux. En Hongrie, le Premier ministre Viktor Orban a salué lui aussi cette victoire : «Quel suspense ! Félicitations au président Nawrocki pour sa fantastique victoire à la présidentielle polonaise», a réagi sur le réseau social X le dirigeant qui partage la même vision souverainiste face à Bruxelles. «Nous sommes impatients de travailler avec vous». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui ne doit pas apprécier de voir ses partenaires polonais pro-européens être balayés, a toutefois déclaré hier espérer «une coopération fructueuse» avec le futur président polonais, Karol Nawrocki, pourtant critique des plans d’adhésion de Kiev à l’UE et à l’Otan. «J’espère poursuivre une coopération fructueuse avec la Pologne et avec le président Nawrocki personnellement», a indiqué le chef d’État ukrainien sur X, après la victoire à l’élection présidentielle de ce candidat nationaliste qui souhaite également réduire les aides accordées aux réfugiés ukrainiens. Mais la victoire de Nawrocki referme surtout la parenthèse libérale pour ce pays habitué aux dirigeants de droite peu favorables aux ingérences de Bruxelles. Pour les responsables politiques de même obédience que le président élu polonais, cela est une bonne nouvelle, prouvant que les Européens, malgré les pressions et leçons de morale, sont capables de choisir leur propre destin.