Ramadhan et télévision algérienne : chronique d’un rendez-vous manqué
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Par Mohamed El-Maadi – Chaque mois sacré de Ramadhan, le constat reste amer : la télévision algérienne persiste dans sa léthargie créative, loin des attentes d’un public de plus en plus exigeant. Année après année, la même rengaine se répète, malgré les appels à éviter le sensationnalisme et la course effrénée aux gains publicitaires.
Le paysage audiovisuel du Ramadhan se caractérise par une affligeante médiocrité intellectuelle. Les programmes, d’une naïveté déconcertante, oscillent entre sketches éculés et émissions formatées. Cette infantilisation systématique du contenu télévisuel a progressivement érodé ce moment privilégié de partage familial que représentait autrefois la soirée ramadanesque.
La jeunesse algérienne, naturellement connectée, a déjà déserté ces programmes obsolètes. Armés de leurs tablettes et smartphones, les adolescents s’évadent vers des horizons plus stimulants. Pendant ce temps, leurs parents, nostalgiques d’une époque où la télévision savait encore créer l’événement, attendent en vain le retour de ces soirées enchantées où les programmes conjuguaient qualité et divertissement.
L’omniprésence des prêches, bien que relevant d’une tradition respectable, s’est transformée en routine contre-productive. Cette surenchère spirituelle, surveillée par des moralisateurs autoproclamés, étouffe toute tentative d’innovation. Ces gardiens du temple, prompts à débusquer le moindre écart, contribuent paradoxalement à la sclérose des contenus.
Pendant que le monde audiovisuel explore de nouveaux territoires créatifs et que l’innovation technologique repousse les frontières du possible, la télévision algérienne reste figée dans un immobilisme anachronique. Cette stagnation créative contraste douloureusement avec les aspirations d’une société en constante évolution.
Le véritable défi réside désormais dans la capacité à réinventer une télévision qui sache conjuguer respect des valeurs et modernité, ambition culturelle et divertissement intelligent. Sans cette révolution des contenus, le petit écran algérien risque de perdre définitivement sa pertinence dans un paysage médiatique en pleine mutation.
Il est grand temps que les responsables des chaînes comprennent qu’un public éduqué et connecté ne peut plus se contenter de programmes médiocres et répétitifs. L’avenir de la télévision algérienne dépendra de sa capacité à se réinventer, à proposer des contenus innovants et à renouer avec l’excellence qui caractérisait jadis ses meilleures productions.
M. E.-M.
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