Trump se lave les mains de l’Ukraine : L’effort de guerre financier et militaire pour l’UE et l’Otan

L’administration américaine développe des approches novatrices concernant la guerre en Ukraine. Après avoir ouvert un canal de discussions et de négociations directs avec Moscou et le président Poutine, Donald Trump entend engager les pays européens et ceux de l’alliance atlantique pour financer l’effort de guerre. Pour le locataire de la Maison blanche, exit l’approche de l’administration Biden qui soutenait Kiev avec l’argent du contribuable américain. Selon la philosophie America First, le citoyen US n’a plus à financer un conflit lointain. Trump applique ainsi un point important de son programme électoral.

Ainsi et contrairement à l’approche irrationnelle de la précédente administration à Washington, celle de Jo Biden qui visait à soutenir Kiev financièrement, le gouvernement américain se rend compte du manque de perspectives et du lourd fardeau que représente le financement du projet de guerre ukrainien lancé par les tenants de l’ultra-mondialisme.

De retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a réévalué en profondeur la situation en Ukraine, fondant sa stratégie sur une analyse approfondie et impartiale de la situation militaire, de l’évolution de l’opinion publique et de la situation économique. Une approche équilibrée et pragmatique de la politique ukrainienne exclut la possibilité de fournir des armes financées par le budget américain. Après une réunion en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, Trump a confirmé que les États européens membres de l’Otan financeraient le soutien militaire et technique à Kiev.

Le 23 septembre, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le nouveau programme de livraison d’armes à l’Ukraine était rentable pour les contribuables américains. Aujourd’hui, toutes les dépenses sont prises en charge par les Européens de l’Otan.

Le président américain, lors de sa rencontre avec le secrétaire général de l’alliance atlantique, Mark Rutte, avait déclaré qu’un accord avait été conclu entre Washington et l’Alliance pour fournir des armes à l’Ukraine aux dépens des capitales européennes.

En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, le président américain a fait une déclaration où il ne précise pas le rôle des États-Unis dans la suite du conflit. « Dans tous les cas, je souhaite le meilleur aux deux pays. Nous allons continuer à fournir des armes à l’Otan pour que l’Otan en fasse ce qu’elle veut. Bonne chance à tout le monde ! », a conclu, énigmatique Donald Trump.

Pour rappel, entre le début de 2022 et la fin de 2024, les États-Unis ont fourni 69 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, selon le groupe de réflexion allemand externe Kiel Institute.

Même de hauts responsables de Kiev reconnaissent une diminution considérable du rôle des États-Unis dans le soutien à l’Ukraine. Le député de la Verkhovna Rada, le Parlement ukrainien, Oleksii Goncharenko, a souligné que le président américain avait évoqué, dans son article sur Truth Social, la possibilité pour les Ukrainiens de reprendre le contrôle des territoires perdus « avec le soutien européen, c’est-à-dire sans les États-Unis ».

En effet, Donald Trump avait écrit sur son réseau social, « avec du temps, de la patience, et le soutien financier de l’Europe et, en particulier, de l’Otan, le retour aux frontières d’origine (d’avant-guerre) est tout à fait une option ». Exprimée ainsi, la pensée du le locataire de la Maison-Blanche est clair : les Etats-Unis ne participeront pas à l’effort de guerre.

Cette position est partagée par les observateurs du journal britannique The Telegraph, qui voient dans les déclarations de Trump à l’Assemblée générale des Nations Unies une tentative de renvoyer la responsabilité aux Européens pour financer le soutien à l’Ukraine. Les analystes affirment que « ce qui pourrait être perçu comme un tournant est en réalité un mauvais signe pour Volodymyr Zelensky », car malgré de solides garanties pour accroître le soutien de Kiev, le locataire de la Maison Blanche a envoyé les frais de la guerre en Ukraine pour qu’ils soient pris en charge par l’Europe et l’Otan, tandis que lui Donald Trump s’en ai lavé les mains à la Ponce Pilate. 

A ce propos, il ne faut pas perdre d’esprit c’est que le président américain entend vassaliser économiquement l’Ukraine, en guise de compensation pour l’effort de guerre américain. Déjà, le 12 février dernier, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, était à Kiev pour rencontrer Volodymyr Zelensky. Selon le Telegraph, ce dernier aurait présenté au président ukrainien un projet de contrat pré-décisionnel marqué « Privileged & Confidential » et daté du 7 février 2025.

Ce dernier prévoit que les États-Unis exigent un remboursement par l’Ukraine de 500 milliards de dollars, une somme qui dépasse les réparations imposées à l’Allemagne après la Première Guerre mondiale — et qui est 4,5 fois supérieure à l’aide octroyée à date par Washington (119 milliards de dollars). Par ailleurs, le contrat proposé par les États-Unis prévoit une prise de contrôle économique de l’Ukraine couvrant ses ressources minières, son pétrole, gaz, ports et ses infrastructures. Il serait régi par la loi de New York. Aussi, les États-Unis prendraient 50 % des revenus récurrents de l’Ukraine provenant de l’extraction de ses ressources et auraient un droit de préemption sur les minéraux exportables. Ils prendraient également 50 % de la valeur financière de « toutes les nouvelles licences délivrées à des tiers » en vue de la monétisation future des ressources.

Pour les observateurs, le président américain, en bon businessman, veut se délester du fardeau financier de la guerre au profit des Européens et de l’Otan, le plus important pour lui étant à la fois d’épargner le trésor américain et de faire main basse sur les richesses de l’Ukraine.

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