700 000 écoliers et étudiants de Gaza privés encore de leur droit à l’éducation
Une contribution de Khider Mesloub – «2,5 millions d’élèves font leur rentrée scolaire en Israël», titre le journal i24 dans... L’article 700 000 écoliers et étudiants de Gaza privés encore de leur droit à l’éducation est apparu en premier sur Algérie Patriotique.

Une contribution de Khider Mesloub – «2,5 millions d’élèves font leur rentrée scolaire en Israël», titre le journal i24 dans son édition publiée ce lundi 1er septembre. «Plus de 2,5 millions d’élèves israéliens ont repris lundi le chemin de l’école pour l’année scolaire 2025-2026. Parmi eux, 180 600 enfants entrent au CP, tandis que 149 000 élèves abordent leur dernière année de terminale», précise le journal.
Ainsi, tandis que plus de 400 000 hommes et femmes militaires et réservistes israéliens livrent une guerre génocidaire contre les Palestiniens de Gaza, leurs enfants poursuivent leur vie en toute sérénité, leur développement cognitif et leur instruction scolaire dans la sécurité. Ce lundi, ces enfants de colons israéliens ont pu reprendre le chemin de l’école et de l’université, après avoir profité pleinement de fabuleuses vacances.
Pendant ce temps-là, à quelques encablures de Tel-Aviv, derrière le rideau de fer, à Gaza, devenu un enfer, les enfants palestiniens manqueront la rentrée scolaire pour la troisième année consécutive (persécutive). Dans l’enclave de Gaza, pour la troisième année de suite, près de 90 000 étudiants et 625 000 enfants du primaire et du secondaire sont privés de cours. Toutes les facultés de Gaza ont été détruites et plus de 95% des écoles endommagées.
Par ailleurs, plus de 15 000 élèves ont été assassinés depuis le début de la guerre d’extermination menée par l’Etat nazi israélien. Selon une agence de l’ONU, «au moins 15.811 élèves et 703 membres du personnel éducatif ont été tués, tandis que 23 612 élèves et 315 membres du personnel éducatif ont été blessés, beaucoup d’entre eux ayant des séquelles physiques ou psychologiques à vie». Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a estimé, en mai dernier, à plus de 50 000 enfants le nombre d’enfants tués ou blessés à Gaza depuis octobre 2023.
La Cisjordanie n’est pas mieux lotie. En cette période de rentrée scolaire, les enfants de Cisjordanie, y compris de Jérusalem-Est, sont également affectés et traumatisés par les persécutions et exactions infligées quotidiennement par les colons suprémaciste sionistes. L’explosion de la violence et des restrictions de mouvement depuis octobre 2023 a créé de nouveaux obstacles à l’apprentissage pour les 782 000 élèves en Cisjordanie, selon l’Unicef. L’agence onusienne a noté que, selon les données du ministère de l’Education et des partenaires humanitaires, depuis octobre 2023, entre 8 et 20% des écoles de Cisjordanie sont fermées. Pour les élèves palestiniens scolarisés, la peur de la violence, les restrictions de mouvement et les problèmes de santé mentale ont entraîné un absentéisme chronique, provoquant des pertes d’apprentissage irréversibles.
Pour la troisième année consécutive, l’Etat nazi d’Israël prive délibérément toute une génération de Palestiniens de son droit à l’éducation. «L’éducation est un droit fondamental et aucun enfant ne devrait en être privé. L’accès à l’école doit être protégé et rétabli», a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. Il a prévenu que la crise «menace l’avenir de toute une génération d’enfants à Gaza», en particulier dans ce contexte d’intensification des opérations militaires menées par l’armée israélienne. Et les récents ordres de déplacement vont aggraver le phénomène de déscolarisation massive des enfants palestiniens.
Les enfants de la bande de Gaza auront tout perdu : leur maison, des membres de leur famille, des amis, leur sécurité, leur force physique, leur santé mentale et leur scolarité, menaçant leur développement cognitif, social et émotionnel.
Avec la destruction de toutes les écoles depuis octobre 2023, aucune classe de fin d’études n’a eu lieu dans la bande de Gaza, une première depuis des décennies, selon l’Unicef. Aussi, toujours selon l’Unicef, «sans scolarité, les jeunes sont davantage exposés à l’exploitation, au travail des enfants, au mariage précoce et à d’autres formes d’abus. Plus important encore, ils risquent d’abandonner définitivement l’école».
La destruction par Israël du système éducatif palestinien provoque un véritable traumatisme psychologique chez des centaines de milliers d’enfants et d’adolescents. Gaza est victime d’un scolasticide, autrement dit victime d’un effacement délibéré du savoir autochtone et de la continuité culturelle. C’est une tentative d’infliger au peuple palestinien une amputation intellectuelle collective, une ablation cognitive, une annihilation systématique des ressources éducatives et culturelles palestiniennes.
«Celui qui ouvre une porte d’école ferme une prison», a écrit Victor Hugo. Les sionistes israéliens génocidaires s’activent, depuis 1948, à inverser cette donne en Palestine occupée. Ils ont d’emblée transformé Gaza et la Cisjordanie en prison à ciel ouvert, pour tenter de fermer la voie de l’instruction des Palestiniens par la destruction des écoles.
Mais les criminels israéliens n’ont pas réussi leur entreprise de scolasticide et d’éducide, c’est-à-dire la destruction des infrastructures et du système d’enseignement palestiniens. Pour preuve, le peuple palestinien est décrit comme le peuple le plus éduqué du monde arabe. Les Palestiniens sont, en effet, considérés comme les réfugiés les plus instruits du monde. Normal, l’éducation est au cœur de l’identité palestinienne. Les Palestiniens sont réputés pour avoir l’un des taux d’alphabétisation le plus élevé de la planète et un pourcentage de diplômés du supérieur (12%) qu’envient tous les pays arabes.
Gaza comptait douze universités et une douzaine d’instituts d’études supérieures. Ainsi, malgré l’occupation coloniale, les exactions subies et les souffrances endurées, les Palestiniens ont eu un taux de scolarisation le plus élevé au monde. Il y a peu, en 2021-2022, la Palestine comptait 217 645 étudiants, dont 133 765 femmes (61%), soit l’un des taux de féminisation les plus importants du monde arabe.
Cette ambition d’instruction, ce désir tenace d’apprendre, montrent que l’éducation est un enjeu majeur pour les Palestiniens. L’éducation est sacrée en Palestine. Pour les Palestiniens, l’éducation constitue une forme de résistance, et contre l’occupant sioniste et contre l’aliénation. L’éducation a toujours été au cœur de l’identité palestinienne. Une armure de résilience. Une arme de résistance.
Malgré l’adversité, les civilisés palestiniens, enfants de Jérusalem trois fois sainte, continueront de s’instruire, même si c’est au péril de leur vie, pour préserver leur dignité et sauver leur millénaire identité, menacée d’anéantissement par les occupants barbares sionistes.
Comme le proclamait, déjà en 1970, le poète palestinien Samih Al-Qasem, connu comme le poète de la résistance palestinienne : «Vous pouvez piller mon héritage/Brûler mes livres, mes poèmes/ Donner ma chair en pâture aux chiens/Vous pouvez couvrir d’un voile de terreur/Les toits de mon village/Ô ennemi du Soleil/Mais je ne ferai pas de compromis/Et jusqu’à la dernière pulsation dans mes veines/Je résisterai.»
Notamment par l’éducation, cette lumière du savoir, atout de combat politique pour l’émancipation des Palestiniens, tremplin scientifique pour la libération de la Palestine.
K. M.
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