Ambition
Si Dominique de Villepin a à plusieurs reprises occupé les plus hauts postes de responsabilités, beaucoup l’imaginaient un jour finir sa carrière à l’Élysée. Malheureusment pour lui, il s’est toujours retrouvé en directe concurrence avec une personnalité plus populaire à droite pour lui voler la vedette. Ainsi, malgré son charisme et sa longue expérience politique […]
Si Dominique de Villepin a à plusieurs reprises occupé les plus hauts postes de responsabilités, beaucoup l’imaginaient un jour finir sa carrière à l’Élysée. Malheureusment pour lui, il s’est toujours retrouvé en directe concurrence avec une personnalité plus populaire à droite pour lui voler la vedette. Ainsi, malgré son charisme et sa longue expérience politique et diplomatique, il n’a jamais réussi à s’imposer comme une option crédible aux électeurs de droite. Pourtant aujourd’hui, alors qu’il s’est fait un nom au sein de l’extrême-gauche, après avoir critiqué Israël tout au long de sa guerre contre le Hamas ces quinze derniers mois, il semble prêt à revisiter ses anciennes ambitions. Dans un entretien au magazine d’extrême-gauche Mediapart mis en ligne samedi, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin laisse en effet transparaître ses ambitions pour 2027, refusant de «ne pas être aux avant-postes» pour mener «le combat». «Nous sommes confrontés à un choc historique qui a très peu de précédents», déclare l’ex-ministre des Affaires étrangères, interrogé sur le rôle qu’il compte jouer lors de la prochaine présidentielle. Avant de lancer : «Ce combat, je ne peux pas ne pas y participer. Je ne peux pas ne pas être aux avant-postes». Toutefois, «l’enjeu n’est pas de savoir si à la fin vous êtes candidat à une élection», temporise-t-il. «L’enjeu est de savoir si votre parole, à un moment donné, peut amener le débat politique à évoluer, amener la scène politique à évoluer, amener le regard du citoyen à regarder différemment les acteurs politiques». Dominique de Villepin, 71 ans, fait régulièrement entendre sa voix aussi bien sur l’actualité internationale, avec la guerre au Proche-Orient ou la chute de Bachar al-Assad, que sur l’instabilité politique en France depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale en juin dernier. Mais pour le moment, les propos de de Villepin ne sont soutenus par aucune donnée prouvant sa popularité auprès des Français pour les prochaines élections présidentielles. Pour le moment, l’ancien diplomate s’exprime même comme Ségolène Royal, candidate socialoiste à la présidentielle de 2007 qui depuis n’a plus aucune base électorale, assurant se tenir prêt et vouloir répondre «aux enjeux» sans s’assurer que les électeurs seront présents pur eux. Car ce n’est pas la première fois que de Villepin tente de se présenter comme l’homme providentiel ; malheureusement pour lui, ses essais se sont toujours soldés par des échecs. Reste à voir si ses nouveaux fans de gauche l’aideront à trouver un nouvel électorat, ou si sa récente popularité n’aura, une nouvelle fois, été qu’éphémère.
F. M.