Commémoration de la collision de deux trains à Tempe : les Grecs continuent de réclamer justice
D’Athènes, Isidoros Karderinis(*) – Deux ans se sont écoulés depuis le jour tragique de la collision ferroviaire de 2023 dans... L’article Commémoration de la collision de deux trains à Tempe : les Grecs continuent de réclamer justice est apparu en premier sur Algérie Patriotique.
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D’Athènes, Isidoros Karderinis(*) – Deux ans se sont écoulés depuis le jour tragique de la collision ferroviaire de 2023 dans la vallée de Tempe, près du village d’Evangelismos, situé dans la préfecture de Larissa, au nord-est de la capitale du même nom, et qui se trouve à 129 kilomètres de la deuxième plus grande ville de Grèce, Thessalonique. Le bilan de cet événement dramatique, souvent appelé «tragédie de Tempe» ou «crime de Tempe», a été de 57 morts et au moins 85 blessés, dont 25 très graves. Il s’agit de l’accident ferroviaire le plus meurtrier jamais survenu en Grèce.
Plus précisément, un train de voyageurs de la compagnie Hellenic Train, membre de la compagnie publique italienne Ferrovie Dello Stato Italiane, qui se dirigeait d’Athènes à Thessalonique et qui transportait de 350 passagers, est entré en collision frontale à 23h21 avec un train commercial de la même compagnie qui se dirigeait de Thessalonique à Thriasio Pedio, qui est une plaine de la préfecture de l’Attique, à l’ouest d’Athènes. Le train de marchandises transportait illégalement, c’est-à-dire sans déclaration, une cargaison de 3,5 tonnes de matériels chimiques inflammables. Cette conclusion a été tirée après une recherche commandée par des experts fiables de l’université de Gand en Belgique. Les deux trains circulaient sur la même ligne depuis 16 minutes avant la collision mortelle.
La collision a fait dérailler la plupart des wagons du train de voyageurs et, au moment de la collision, une boule de feu et un incendie se sont produits instantanément, brûlant complètement les deux premiers wagons du train de voyageurs. La plupart des victimes étaient grecques, mais parmi les morts se trouvaient également six Albanais, un Roumain, un Syrien et un Bangladais.
A la suite de l’accident, des manifestations nocturnes et des affrontements avec la police ont eu lieu dans toute la Grèce, tandis que le 2 mars 2023, les employés des chemins de fer d’Hellenic Train et du métro d’Athènes se sont mis en grève pour protester contre les dangers liés à l’accident.
Deux ans après, la société grecque est indignée par la façon dont le gouvernement a géré l’accident ferroviaire. Selon un sondage réalisé par l’entreprise de sondage Alco pour la chaîne de télévision Alpha, 72% des citoyens interrogés estiment que le gouvernement tente de dissimuler l’affaire. Et quand ils disent dissimuler, ils entendent tout ce qui s’est passé après la collision ferroviaire de Tempe.
Mais que s’est-il passé depuis lors jusqu’à aujourd’hui ? Du 1er au 6 mars 2023, le gouvernement a enlevé le sol du lieu de la tragédie à une profondeur appropriée, a placé du gravier de carrière épais et l’a recouvert de béton d’épaisseur suffisante. Dans le même temps, il a menti sur ce que transportaient les wagons du train commercial. Et, enfin, le gouvernement a tenté de dissimuler ses ministres et ses dirigeants afin que ne soient pas révélées leurs responsabilités dans la transformation du lieu et la perte d’informations précieuses, comme le matériel biologique des victimes, qui aurait pu aider à clarifier le crime.
Il ne devrait y avoir aucun autre cas au monde où la scène d’un crime (et de fait d’une grande ampleur) non seulement ne fait pas l’objet d’une enquête approfondie, mais est rasée 24 heures après le crime.
L’enquête judiciaire pour cette obstruction flagrante à l’enquête sur cet événement tragique a été ouverte avec un an de retard et seulement après le tollé social provoqué par la lutte acharnée des proches des victimes. Et il y aura un procès pour l’accident et la modification du lieu, qui est particulièrement lent.
La compagnie Hellenic Train, pour sa part, dans ses communiqués successifs sur l’accident ferroviaire, affirme que le train commercial ne transportait pas de matières inflammables. Dans son rapport, qu’elle a également remis aux autorités, elle qualifie l’explosion et l’incendie de malheureuse coïncidence.
Ainsi, le vendredi 28 février 2025, dans 365 villes de Grèce et d’autres pays, des rassemblements imposants ont eu lieu pour le noir anniversaire des deux ans du tragique accident de Tempe. A Athènes, le rassemblement de protestation s’est tenu sur la place centrale de la ville, la place Syntagma, devant le Parlement, où une foule immense l’a rempli à pleine capacité, ainsi que toutes les rues environnantes.
Les citoyens, avec leur présence en force, ont exprimé leur demande de clarification complète des circonstances dans lesquelles 57 personnes ont perdu la vie dans la nuit fatidique du 28 février 2023, et que justice soit rendue, ce qui signifie présenter tous les responsables de cette tragédie devant les tribunaux.
I. K.
(*) Isidoros Karderinis est journaliste, correspondant de presse étrangère et auteur.
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