Condamnation
Cela fait plus de dix ans que pèse sur la tête de Nicolas Sarkozy, telle l’épée de Damoclès, ses ennuis judiciaires, qui ont fini par le faire condmaner et faire faire de lui un exemple pour ses successeurs. Car si la victoire de Donald Trump aux États-Unis a redonné espoir à de nombreux politiciens à […]
Cela fait plus de dix ans que pèse sur la tête de Nicolas Sarkozy, telle l’épée de Damoclès, ses ennuis judiciaires, qui ont fini par le faire condmaner et faire faire de lui un exemple pour ses successeurs. Car si la victoire de Donald Trump aux États-Unis a redonné espoir à de nombreux politiciens à travers le monde pour reconquérir le pouvoir, à l’instar de François Hollande en France, Sarkozy, lui, ne pourra plus jamais redevenir le maître de l’Élysée. C’est dans un long message publié sur les réseaux sociaux que l’ancien président de la République a annoncé samedi qu’il mettait «entre parenthèses» ses activités publiques après sa «condamnation définitive» par les juridictions françaises dans l’affaire dite des écoutes. «Compte tenu de cette situation particulière, et par respect pour les éminentes fonctions que j’ai exercées, j’ai décidé de mettre entre parenthèses mes activités publiques d’ancien président, et de renoncer à toute expression médiatique à l’exception de ce message personnel», a-t-il écrit sur X, confirmant qu’il a «formé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui dira s’il a été victime, comme il le croit, d’une injustice et en tirera toutes les conséquences». «Il sera déposé avant la fin du mois», précise-t-il. Vendredi, fait inédit pour un ancien président de la République, Nicolas Sarkozy s’est fait poser, à son domicile, un bracelet électronique, après sa condamnation à un an de prison ferme aménagé pour corruption et trafic d’influence, une peine définitive depuis le rejet de son pourvoi en cassation le 18 décembre. L’ancien chef de la droite a ensuite été convoqué au tribunal de Paris le 28 janvier par un juge d’application des peines (JAP) qui, à l’issue de cette convocation, a fixé le début d’exécution de la peine au 7 février. «Il n’y a là ni surprise, ni nouveauté. J’ai volontairement renoncé à certains des aménagements que la loi m’offrait pour ne pas donner le sentiment de solliciter le moindre privilège», assure Nicolas Sarkozy dans son message, précisant qu’il «continuera en revanche à exercer sa vie professionnelle, comme il en a reçu le droit». Celui qui fut longtemps ministre de l’Intérieur a aussi souhaité «remercier ces milliers de Français» qui lui ont témoigné leur soutien et leur affection. «Cela m’a touché plus qu’ils ne peuvent l’imaginer», a-t-il glissé, estimant que ces «marques de fidélité étaient bouleversantes». «Le sentiment d’injustice que je ressens me confère une énergie décuplée. Elle ne cessera que lorsque la vérité aura été faite», assure Nicolas Sarkozy, qui est aujourd’hui devant la justice pour une autre affaire, celle des soupçons de financements libyens de sa campagne présidentielle de 2007. L’ancien chef de l’État est en ce moment trois après-midi par semaine au tribunal de Paris, où il est jugé depuis le 6 janvier et jusqu’au 10 avril. «Je me battrai sans relâche et sans baisser la tête contre le mensonge, la calomnie et la manipulation sous toutes ses formes», conclut l’ancien locataire de l’Élysée. Reste à voir si Emmanuel Macron, qui avait fait de l’ex-président de droite l’un de ses conseils officieux, continuera à se montrer publiquement avec lui ou si cette condamnation, assortie de la flétrissure qu’est le bracelet électronique, poussera le président français à se tenir le plus éloigné possible.
F. M.