Décès du journaliste de L’APS: Messaoud Boussouar, une générosité de l’Agence s’en va

Sauf à ne pas être croyant, force est de rappeler la teneur d’un verset de Sourat Âl-‘Imrân qui résonne comme un rrappe de tous les instants: كُلُّ نفْسٍ ذآئِقةُ الموْتِ. « Toute âme goûtera la mort ». En bon croyant, Lili Boniche, le crooner de la Casbah, rappelait en boucle cette vérité dans son ultime chanson : […] The post Décès du journaliste de L’APS: Messaoud Boussouar, une générosité de l’Agence s’en va appeared first on Le Jeune Indépendant.

Juil 23, 2025 - 17:58
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Décès du journaliste de L’APS: Messaoud Boussouar, une générosité de l’Agence s’en va

Sauf à ne pas être croyant, force est de rappeler la teneur d’un verset de Sourat Âl-‘Imrân qui résonne comme un rrappe de tous les instants: كُلُّ نفْسٍ ذآئِقةُ الموْتِ. « Toute âme goûtera la mort ». En bon croyant, Lili Boniche, le crooner de la Casbah, rappelait en boucle cette vérité dans son ultime chanson :  »Il n’y a qu’un Seul Dieu, غير ربّي واحد: « nous finirons tous à la même adresse ».

Quasiment, tous les jours que le Créateur fait, la mort emporte — sans s’annoncer et sans avertir — un des sociétaires du métier le plus pénible et le plus anxiogène, hors jobs de la souffrance et pénibilité physiques. Dernier décès de la série, celui de notre collègue à l’APS Messaoud Boussouar.

Il nous a quittés mardi 23 juillet, emporté par une longue maladie. Tout au long de ces deux dernières années, d’arrêt maladie en congé de maladie, il espérait se refaire une santé à l’épreuve incertaine des soins. Il ne désespérait pas de reprendre et signer un ultime épisode, histoire de boucler son parcours vivant. La mort — la plus « couperet » dans la variété des « makatib » — en a décidé autrement. Messaoud avait 64 ans.

Jeunot, par anticipation, il avait jeté son dévolu sur le métier de presse alors qu’il était encore lycéen. Baccalauréat en poche, sa passion précoce pour l’exercice d’informer l’a emmené à l’Institut des Sciences de l’information de l’université d’Alger, école qu’il a quittée muni d’une licence es-journalisme.

Il a commencé par le commencement : le desk international, service rédactionnel à partir duquel se sont ébranlés la plupart des journalistes de l’Agence. Après le desk international, le défunt a servi au service reportage, puis au « pool régional » avant de renouer à nouveau avec le desk international. Au soir de sa vie — alors qu’il était encore à la fleur de l’âge, il a rejoint la vacation de nuit, un shift qui te voit arriver à l’Agence lorsque tout le monde aura quitté la boite et qui te fait partir avant l’arrivée de la troupe.

La « vacation de nuit » est épuisante. Physiquement et mentalement. Comme ont été épuisantes et brisantes les années de la décennie rouge & sanglante. Messaoud en a enduré comme ces collègues et confrères de la corporation.

Il a passé des années de sa vie dans l’exil anxiogène et dévoreur de cellules/neurones à l’heure des hôtels sécuritaires à Sidi Fredj et à Zéralda.

Mettre un point final à cette nécrologie sans dire un mot de fin au crédit de la mémoire de Messaoud, c’est faire dans le parcellaire pour ne pas dire dans la malhonnêteté : Messaoud, comme nombre d’autres de ses collègues, n’a pas été payé en contrepartie de son enthousiasme et sa fougue professionnelle. Il avait souffert de quelque chose de très présent dans le satané métier de la presse et sous tous les cieux : le déficit de motivation, non par sa faute, mais par la faute d’un « imaginaire » en vogue dans les rédactions dont l’APS.  Discret, timide en dépit de son sourire qui ne laisse pas de marbre, Messaoud a traversé l’Agence sans faire de bruit. Ni de susciter l’inimité, bien au contraire. Du 7, Che Guevara au Ravin de la Femme sauvage en passant par Kouba-Ben Omar, il a été une âme  souriante de tous les instants. Allah yarhmou.

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