Il se démarque de la surenchère de l’extrême droite française : De Villepin fustige les attaques contre l’Algérie
Dominique de Villepin se démarque des déclarations irresponsables et provocatrices envers l’Algérie de certaines personnalités et responsables gouvernementaux de la droite française. L’ancien Premier ministre n’hésite pas à dénoncer les dérapages et fustiger les voix belliqueuses qui font de la surenchère en poussant les deux pays à la rupture. M.S S’exprimant dans un entretien accordé […]
Dominique de Villepin se démarque des déclarations irresponsables et provocatrices envers l’Algérie de certaines personnalités et responsables gouvernementaux de la droite française. L’ancien Premier ministre n’hésite pas à dénoncer les dérapages et fustiger les voix belliqueuses qui font de la surenchère en poussant les deux pays à la rupture.
M.S
S’exprimant dans un entretien accordé à Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, il a indiqué : «Quelque chose qui m’afflige tous les jours, c’est la façon dont les grandes affaires diplomatiques sont traitées aujourd’hui par les hommes politiques français, par Twitter en quelques phrases». De Villepin parlait en connaissance de cause, lui qui était ministre des Affaires étrangères sous Jacques Chirac. Autre point sur lequel ce candidat à la présidentielle de 2027 s’est démarqué, du tapage des politiques de l’extrême droite, est l’accord entre la France et l’Algérie sur l’immigration. «Il faut dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie… Quand on a l’histoire que nous avons avec l’Algérie, est-ce qu’on peut la ramener à une formule comme celle-là ? Qu’est-ce que ça veut dire ‘’il faut supprimer l’accord de 68’’ ? Ça veut dire quoi ? Ça veut dire en gros, il faut donner un coup
à l’Algérie. C’est ça une diplomatie ? C’est ça une politique vis-à-vis d’un pays avec lequel nous sommes liés par la culture, par l’histoire, par la géographie et par le peuple ?», s’est-il demandé. Il a aussi soutenu qu’«on ne peut pas aujourd’hui prétendre parler au monde en employant uniquement le langage de la surenchère». Par ces propos, ce poids lourd de l’échiquier politique français corrige les va-t-en guerre et cloue au piloris des responsables gouvernementaux, à leur tête le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Dominique de Villepin n’est pas le seul politique français à tenir un discours raisonnable et à prendre ses distances des attaques dirigées vers l’Algérie. Il y a quelques jours, le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s’en est pris aux partisans de la surenchère avec l’Algérie. «Nous ne voulons pas la guerre avec l’Algérie, ce sont nos frères, nos sœurs, nos tantes, nos grands parents, nos amis», a-t-il déclaré, soulignant l’importance des liens humains entre les deux pays. L’Algérie est une affaire de famille pour des millions de Français, a-t-il souligné, ajoutant : «Y en a assez de ce vocabulaire. Assez de dire nous allons riposter. Quoi riposter. Qu’est ce que tu racontes. Vous êtes payés pour faire de la diplomatie. Vous êtes payés pour vous entendre, discuter. Il n’y aura pas de riposte. Il doit y avoir une discussion. ça suffit…». Aussi, la présidente du groupe parlementaire «La France insoumise», Mathilde Panot, s’adressant au Premier ministre François Bayrou a vigoureusement dénoncé les provocations du ministre de l’Intérieur de son pays contre l’Algérie, le qualifiant de «piètre agitateur». De son côté, Ségolène Royal, ex-ministre française, a évoqué la «dette morale» qu’avait la France envers l’Algérie, une dette en lien avec les crimes commis durant la colonisation. «La France s’est enrichie, les entreprises françaises se sont enrichies (aux dépens) de l’Algérie», a-t-elle rappelé, notant que la colonisation avait été «atroce». «Il ne faut pas oublier les dégâts que nous avons commis sur ce territoire que nous avons colonisé parce qu’il y avait des ressources», a-t-elle signalé, attirant également l’attention sur le rôle joué par les travailleurs algériens dans le développement économique de la France.
M. S.