Macron se démarque de Bayrou et Retailleau «L’accord de 1968, c’est le président de la République…»
Le président français, Emmanuel Macron, a clarifié sa position sur l’accord franco-algérien de 1968, se démarquant des déclarations de son Premier ministre, François Bayrou, et de son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui avaient évoqué la possibilité de dénoncer cet accord. Dans un entretien accordé au Figaro, le président français plaide pour un dialogue exigeant […]

Le président français, Emmanuel Macron, a clarifié sa position sur l’accord franco-algérien de 1968, se démarquant des déclarations de son Premier ministre, François Bayrou, et de son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui avaient évoqué la possibilité de dénoncer cet accord. Dans un entretien accordé au Figaro, le président français plaide pour un dialogue exigeant et respectueux avec l’Algérie, tout en soulignant les progrès réalisés récemment sur les laissez-passer consulaires.
«Chacun est dans ses compétences. L’accord de 1968, c’est le président de la République», a insisté Emmanuel Macron, soulignant que sa volonté n’était pas de rompre avec cet accord historique, mais de le moderniser, en référence à l’accord conclu avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en 2022. «Ce que nous avons acté, c’est une modernisation de cet accord. Je suis totalement favorable, non pas à le dénoncer, mais à le renégocier», a-t-il ajouté, exprimant ainsi une position claire sur la question. Le président français a fait une distinction importante entre l’accord initial signé en 1968 et l’actualisation de 1994, qui avait permis de régler les modalités d’expulsion des clandestins algériens présents en France. Selon Macron, la modernisation de l’accord est essentielle, mais elle doit s’inscrire dans un dialogue respectueux et constructif entre les deux nations. Emmanuel Macron a également insisté sur l’importance d’entretenir une relation de «dialogue exigeant et respectueux» avec l’Algérie, soulignant que ce n’est qu’à travers un tel partenariat que les deux pays pourraient avancer sur des enjeux d’intérêt commun. «C’est ensemble que l’on peut faire des choses intelligentes pour les deux côtés», a-t-il précisé, réaffirmant son engagement à renforcer la coopération entre les deux pays tout en tenant compte des sensibilités historiques. Le président français a par ailleurs commenté les chiffres relatifs aux laissez-passer consulaires délivrés par l’Algérie, un sujet souvent sensible dans les relations bilatérales. Selon les informations fournies par le ministère de l’Intérieur, 3 000 laissez-passer consulaires ont été délivrés par Alger en 2024, un nombre jugé «pas si mauvais» par Emmanuel Macron, en comparaison avec d’autres pays d’Afrique du Nord. Ces chiffres refléteraient, selon lui, les progrès réalisés ces dernières années en matière de coopération entre la France et l’Algérie sur la question des expulsions de ressortissants algériens. En prenant ses distances avec les positions de ses ministres et en mettant en avant sa volonté de moderniser l’accord de 1968 plutôt que de l’annuler, Emmanuel Macron cherche à envoyer un message fort : celui d’une France prête à renégocier ses accords avec l’Algérie, tout en privilégiant le dialogue et le respect mutuel.
Meriem B.