Rétroviseur en randonnée: Des lieux gorgés d’histoire
Le peuple algérien a célébré le 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. Le 1er novembre 1954, le peuple algérien a donné une leçon de courage et de bravoure au monde entier en déclarant la guerre à la France coloniale. La France était à l’époque l’une des plus grandes puissances mondiales et surtout […]
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Le peuple algérien a célébré le 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. Le 1er novembre 1954, le peuple algérien a donné une leçon de courage et de bravoure au monde entier en déclarant la guerre à la France coloniale. La France était à l’époque l’une des plus grandes puissances mondiales et surtout l’une des plus cruelles et des plus sanguinaires. Le peuple algérien a payé un lourd tribut pour sa indépendance. 1,5 million de martyrs pour notre liberté.
Par Hafit Zaouche
Les touristes souhaitent découvrir les peuples braves, les peuples qui ont écrit l’histoire, les peuples qui chérissent la liberté…
Le 1er novembre 1954 est la source de notre fierté. Nous devons mettre en valeur tout cela et être convaincu que le jour où le monde comprendra notre message, l’Algérie sera La Mecque des touristes après avoir été La Mecque des révolutionnaires Nous souhaitons parler d’une autre manière de notre glorieuse guerre de Libération. Il faut plusieurs livres pour évoquer les hauts lieux de cette guerre, puisque chaque pierre d’Algérie a participé à libérer notre chère patrie. Nous parlerons ici des lieux que les randonneurs visitent lors de leurs différentes sorties. Le tourisme c’est aussi l’histoire et l’authenticité.
Raffour dans la wilaya de Bouira
Nous avons organisé plusieurs randonnées sur les hauteurs de Raffour (ex-L’étoile) qui dépend administrativement de la commune de M’Chedallah, dans la wilaya de Bouira. Nous marchons à chaque fois en plein cœur de la forêt de cèdres et de chênes zen… Un paysage à couper le souffle Nous terminons nos randonnées au village Iwaquren, totalement ravagé par les forces coloniales en 1957 et vidé de sa population. L’exode des citoyens d’iwaquren a donné naissance à l’actuelle Raffour.
Raffour, nommé également «L’étoile» par contraction du nom attribué par le colon français au camp de concentration «Les toiles» créé après le bombardement des villages Ighzer iwaquren et Taddert n lejdid, constitutifs de l3arc iwaquren le 6 mai 1957. Plusieurs villages algériens ont subi le même sort que celui de Raffour. Le colonialisme français a appliqué d’une manière abjecte la politique de la terre brulée et plusieurs villages ont été totalement rayés de la carte et beaucoup d’autres sont déclarés zones interdites.
Frontière algéro-tunisienne du côté de Bir Al Atter (Tébessa)
Frontière algéro-tunisienne du côté de Bir Al Atter, dans la wilaya de Tébessa, où la ligne électrifiée Morice fut installée. Le radical André Morice, très engagé dans le maintien de l’Algérie dans le système français, décide d’installer une ligne barbelée, électrifiée, minée et surveillée en permanence à la frontiere algéro-tunisienne. En effet, le trafic clandestin d’hommes et de munitions allait bon train sur cette frontière : 2 000 personnes et un millier d’armes y passaient chaque mois l’été 1957, des recrues des wilayas algériennes rejoignant les camps d’instruction de l’ALN en Tunisie, croisant des recrues instruites, encadrées et armées revenant en Algérie. Il s’agissait de stopper ces mouvements. En trois mois, à partir de juin 1957, la «ligne Morice» fut réalisée le long de la route et de la voie ferrée, d’Annaba à Tébessa. C’était un réseau d’obstacles redoutables de part et d’autre d’une piste de plusieurs centaines de mètres où patrouillaient des régiments de surveillance assistés par l’aviation.
Environ onze millions de mines terrestres ont été placées, principalement sur les lignes Morice et Challe, mais également dans quelques zones à l’intérieur du pays.
Centre de torture Torneux à Aokas, dans la wilaya de Béjaïa
Depuis plusieurs années, déjà on parle de transformer «Torneux» en un musée d’histoire, mais rien n’est encore fait… on attend toujours. Torneux est un ex-centre de torture qui témoigne de la cruauté du colonialisme français. Nous avons recueilli des témoignages glaçants de citoyens qui ont connu ce sinistre centre…
Torneux est originaire de Normandie, au nord de la France, et possédait une ferme… à Aokas. Il s’agit du Domaine Torneux où la vigne dominait de loin l’essentiel de l’activité pratiquée… Le vin (blanc et rouge) de très bonne qualité était exporté. Il a construit ses propres caves où se faisait la macération et la mise en fut du vin. Vers 1958-59, ces caves sont transformées en prison et lieu de torture. Beaucoup de prisonniers sont passés par là. De même pour les caves de l’autre domaine, celui d’Aubertier. Torneux est là pour témoigner de la cruauté du colonialisme français et la bravoure du peuple algérien. Prendre en charge ce lieu plein d’histoire est une urgence. Nous attendons avec une grande impatience de faire de Touneux un musée d’histoire. Un musée qui se chargera de raconter notre histoire aux générations futures et de montrer combien nos ancêtres ont souffert pour libérer l’Algerie.
Djebel Thameur dans la commune de Ain Fares, wilaya de M’sila : musée dédié aux colonels Amirouche et Si Lhaoues
M’sila est la wilaya qui a enfanté Mohamed Boudiaf et d’autres grands moudjahidine qui ont donné des sueurs froides au colonialisme français.
C’est un bastion par excellence de notre glorieuse guerre de Libération, où l’on peut sentir le poids de l’histoire.
Nous vous invitons, si vous êtes de passage par M’sila, à vous rendre au Musée dédié aux colonels Amirouche et Si Lhoues à Djebel Thameur, dans la commune de Ain Fares, wilaya de M’sila.
Le colonel Amirouche Aït Hamouda, tombé au champ d’honneur en compagnie du colonel Si El-Haouès, le 29 mars 1959 à Djebel Thameur. Nous avons organisé plusieurs randonnées dans les mythiques Aurès. Ils vous donnent un sentiment incroyable de fierté d’être Algérien. Et comment ! C’est dans cette chaîne montagneuse que notre glorieuse guerre de Libération du 1er novembre 1954 a débuté. Le nom des Aurès est étroitement lié à notre glorieuse guerre d’indépendance. Les Aurès sont aussi d’une beauté à couper le souffle. Plusieurs circuits de randonnée sont proposés par les différents guides touristiques de la région des Aurès, passant par les hauts lieux de notre révolution.
La maison où est tombé Mostapha Ben Boulaid dans les Aurès
Thikhoubaye, le fameux lieu où est tombé le chahid Si Mostefa Benboulaid, déclencheur de la révolution algérienne, et ce, le 23 mars 1956. Cette stèle commémorative est située près de la maison de la grande famille des «Aksal», dans une région appelée Hikhoubay, commune de Tigherghar, appartenant dans l’ancien découpage à la daïra d’Arris, dans la wilaya de Batna. Mechouneche, dans la wilaya de Biskra, est une région merveilleuse où se trouve la maison de la famille du colonel Si El Haoues, transformée en musée… un monument emblématique pour cette région qui a beaucoup donné à la Révolution.
Erraguene, dans la wilaya de Jijel
Lors de notre dernière randonnée à Erraguene dans la wilaya de Jijel, nous avons été heureux de savoir que l’un de nos guides était un Zeghidour, le cousin de l’illustre journaliste Slimane que nous avons eu l’honneur de rencontrer. Notre guide nous a conduit à El Oueldja, le village natal de Slimane Zeghidour. Un village totalement déserté.
Le guide nous a fait savoir que là où est implanté le barrage était un camp pour les Algériens durant la guerre de Libération. Erraguene garde les stigmates de la guerre de Libération, elle a payé une très lourde facture.
Slimane Zeghidour est né à Eraguene (wilaya de Jijel, Kabylie des Babors) en septembre 1953. Il grandit dans le camp de regroupement d’Erraguène où il apprend à lire dans une école gérée par l’armée française et avec des appelés du contingent pour instituteurs. Il raconte par le menu ces années de guerre dans un récit à la première personne, dans l’ouvrage «Sors, la route t’attend».
Musée Ali-la-Pointe à La Casbah d’Alger
Vous ne pouvez pas vous rendre à La Casbah d’Alger sans visiter le musée Ali-la-Pointe. Un véritable rappel que l’indépendance de notre pays a chèrement payé.
Une virée à travers les dédales de cette casbah qui a son âme, son charme et l’histoire sur toutes ses portes, sur tous ses murs et toutes ses fontaines qui ont abreuvé à travers les temps des braves, de grands révolutionnaires, de grands artistes et de grands Algériens et Algériennes.
Qu’il est beau mon pays.
H. Z.