Sommet arabe sur la Palestine : Les griefs de l’Algérie
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ne se rendra pas au Caire (Egypte) pour le sommet arabe d’urgence sur la question palestinienne, prévu ce mardi. Le président de la République a chargé le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, de représenter l’Algérie […] The post Sommet arabe sur la Palestine : Les griefs de l’Algérie appeared first on Le Jeune Indépendant.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ne se rendra pas au Caire (Egypte) pour le sommet arabe d’urgence sur la question palestinienne, prévu ce mardi. Le président de la République a chargé le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, de représenter l’Algérie aux travaux de ce sommet.
M. Attaf a reçu, à ce sujet, un appel téléphonique de la part de son homologue saoudien, le prince Faisal bin Farhan Al-Saud. Un appel qui intervient à la veille de ce sommet d’urgence, mais aussi de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), prévue pour le 7 mars.
Pourquoi cette décision du président Tebboune et quelles en sont les raisons ? Selon l’Agence de presse officielle (APS), qui cite une source bien informée, cette décision s’explique par « des déséquilibres et des lacunes qui ont entaché le processus de préparation de ce sommet ». Car « ce processus de préparation a été monopolisé par un groupe limité et étroit de pays arabes, sans la moindre coordination avec le reste des pays arabes concernés par la question palestinienne », ajoute la même source.
L’APS a souligné que « le président de la République éprouve un sentiment d’insatisfaction par rapport à cette façon de faire, basée sur l’inclusion de pays et l’exclusion d’autres, comme si le soutien de la cause palestinienne était devenu aujourd’hui le monopole de certains et pas d’autres ».
Elle a ajouté que « la logique des choses était et est toujours de renforcer l’unité des rangs arabes et de renforcer le soutien de tous les pays arabes autour de leur question centrale, la question palestinienne, d’autant plus qu’elle est confrontée à des défis existentiels qui visent à frapper au cœur du projet national palestinien ».
« C’est cette approche que l’Algérie a toujours appelée de ses vœux et qui l’a toujours guidée, et notre pays continue de consacrer son mandat au Conseil de sécurité à défendre la cause palestinienne, une voix arabe qui dit la vérité, une voix arabe qui défend les droits des opprimés, et une voix arabe qui n’attend ni récompense ni remerciements de ses frères, mais qui regrette et déplore plutôt l’état des choses et les conditions de la nation arabe ».
Il convient de souligner que depuis quelques semaines, quelques Etats de la région s’agitent sur la question palestinienne, et ce depuis que l’annonce d’un accord de cessez-le-feu à Gaza, suivi par les déclarations du président américain Donald Trump sur son projet de déplacement des populations palestiniennes de l’enclave vers d’autres destinations.
A ce propos, lors des rencontres préliminaires, ont été invités des pays arabes, comme le Maroc qui, au plus fort de l’agression génocidaire de l’entité sioniste, signait des accords de coopération militaire et sécuritaire avec Israël et n’a, depuis octobre 2023, jamais daigné condamner la barbarie sioniste.
L’une de ces réunions préparatoires avait réuni uniquement des ministres des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, du Bahreïn, du Koweït, du Sultanat d’Oman, du Qatar, de l’Egypte, de la Jordanie, de la Syrie et du Maroc. Ni l’Algérie, ni le Liban, pourtant frontalier de la Palestine, ni l’Irak, ni la Tunisie, ni les autres membres de la Ligue arabe n’ont été invités à ces réunions.
Selon des observateurs, l’ordre du jour de ce sommet dit d’urgence est de faire une contre-proposition arabe commune par rapport au plan US, en présentant notamment un vaste projet de reconstruction de la bande de Gaza avec des fonds des pays du Golfe. Ce projet, piloté par l’Egypte, a pour but d’éviter tout déplacement des populations de la bande, alors que la question centrale demeure la négation par l’entité sioniste de la création d’un Etat palestinien souverain sur ses terres, avec pour capitale El-Qods.
La solution des deux Etats, préconisée par consensus depuis longtemps par la Ligue arabe, est refusée par Tel Aviv, qui maintient encore sa domination sur les territoires occupés et a même relancé des plans de colonisation.
Que peut donner ce sommet dit d’urgence, alors que la famine, les maladies et autres épidémies écrasent les enfants et les femmes gazaouis ? Quelle riposte aura ce sommet arabe de dernière minute au moment où Israël interdit toujours toute aide humanitaire aux populations démunies et victimes de la barbarie ?
Pour les observateurs, ce sera un échec avéré, dès lors que les expériences passées de reconstruction ont toutes échoué en raison de l’absence d’une solution définitive de la question palestinienne sur la base des résolutions onusiennes. S’il n’y a pas de règlement de cette question, les reconstructions ou les bâtiments neufs finiront par être bombardés et détruits par l’armée israélienne.
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