Vienne
En 2015, suites aux négociations pour l’Accord sur le nucléaire iranien, malgré la bonne volonté de Washington en fer de lance de cette initiative inédite, la signature a failli ne pas avoir lieu. Cela notamment à cause de la France, dont le négociateur, Laurent Fabius, trainait des pieds et semblait chercher toutes les excuses possibles […]

En 2015, suites aux négociations pour l’Accord sur le nucléaire iranien, malgré la bonne volonté de Washington en fer de lance de cette initiative inédite, la signature a failli ne pas avoir lieu. Cela notamment à cause de la France, dont le négociateur, Laurent Fabius, trainait des pieds et semblait chercher toutes les excuses possibles pour refuser de signer l’accord historique, mettant fin à plus de trente-cinq ans de guerre froide entre les États-Unis et l’Iran. Dix ans plus tard, l’Accord n’est plus, suspendu en 2018 par Donald Trump lors de son premier mandat à la Maison-Blanche. L’administration Biden, avait tenté, timidement et sans beaucoup d’enthousiasme, de relancer des pourparlers avec Téhéran, promesse de campagne du président Démocrate, mais comme tant d’autres engagements du dirigeant progressiste, cela n’aura abouti à rien. Aujourd’hui, après la courte guerre ayant opposé le régime des mollahs aux États-Unis et Israël ce sont les Européens qui veulent relancer les discussions. Mais au cœur de la république islamique l’on se méfie et les dernières rencontres avec des membres de l’Union Européenne n’ont pas laissé de bonnes impressions. L’Iran va toutefois tenir de nouvelles discussions sur son programme nucléaire avec l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni vendredi à Istanbul, un mois après la guerre de 12 jours qui l’ont opposé à Israël et aux États-Unis. » En réponse à la demande des pays européens, l’Iran a accepté de tenir une nouvelle séance de pourparlers « , a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Esmaïl Baghaï, cité hier par la télévision d’État qui a précisé que cette réunion aura lieu à Istanbul. Une source diplomatique allemande avait indiqué plus tôt que Berlin, Paris et Londres continuaient » de travailler intensivement (…) pour trouver une solution diplomatique durable et vérifiable au programme nucléaire iranien » et prévoyaient une réunion dans la semaine. L’Iran tient également les pays européens pour responsables de l’échec de l’accord de 2015 sur le nucléaire et les accuse de ne pas avoir tenu leurs engagements, a indiqué hier le porte-parole de la diplomatie. » Les parties européennes ont été fautives et négligentes dans la mise en œuvre » de l’accord sur le nucléaire, a déclaré Esmaïl Baghaï. Paris, Londres et Berlin menacent de rétablir les sanctions onusiennes contre l’Iran comme le permet l’accord, accusant Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements sur le nucléaire. Avant les discussions avec les Européens, une réunion trilatérale portant sur le nucléaire iranien se déroulera aujourd’hui à Téhéran entre l’Iran, la Chine et la Russie, a indiqué hier la diplomatie iranienne. » Nous aurons une consultation trilatérale avec la Russie et la Chine demain à Téhéran au niveau des directeurs généraux (des ministères respectifs des Affaires étrangères) pour discuter de la question du nucléaire « , a indiqué, Esmaïl Baghaï. Parallèlement, le président russe Vladimir Poutine a reçu dimanche au Kremlin Ali Larijani, proche conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, pour évoquer le dossier nucléaire. Larijani » a transmis des évaluations de la situation qui s’aggrave au Moyen-Orient et concernant le programme nucléaire iranien « , a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Le président russe a exprimé les » positions bien connues de la Russie sur la manière de stabiliser la situation dans la région et sur le règlement politique du programme nucléaire iranien « , a-t-il ajouté. Cette rencontre à Moscou n’avait pas été annoncée au préalable. Reste à voir si les pays européens, habituellement moins agressif que Washington sur le dossier iranien, trouveront un moyen d’apaiser leur relation avec Téhéran ou si le statu quo actuel demeurera intact faisant craindre une nouvelle escalade d’hostilité entre l’Occident et la république islamique qui n’aura alors plus rien à perdre pourrait décider de se focaliser sur son projet nucléaire, surtout après avoir il y a trois semaines chassé les inspecteurs de l’AIEA de son territoire.
F. M.