Une bouée de sauvetage pour les sans-emploi : La collecte de plastique en plein essor à Guelma

Le recyclage des objets en plastique est devenu une réalité à Guelma. Depuis quelques mois, cette activité connaît un véritable engouement auprès de centaines de pères de famille et de jeunes sans emploi. Chaque jour, ces débrouillards sillonnent le chef-lieu ainsi que l’ensemble des communes de la wilaya pour repérer et ramasser bouteilles, seaux et […] The post Une bouée de sauvetage pour les sans-emploi : La collecte de plastique en plein essor à Guelma first appeared on L'Est Républicain.

Juil 22, 2025 - 02:32
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Une bouée de sauvetage pour les sans-emploi : La collecte de plastique en plein essor à Guelma

Le recyclage des objets en plastique est devenu une réalité à Guelma. Depuis quelques mois, cette activité connaît un véritable engouement auprès de centaines de pères de famille et de jeunes sans emploi. Chaque jour, ces débrouillards sillonnent le chef-lieu ainsi que l’ensemble des communes de la wilaya pour repérer et ramasser bouteilles, seaux et bidons en plastique, qu’ils entassent dans de grands sacs accrochés à des motos, des vélos ou des chariots qu’ils utilisent pour se déplacer. D’autres se déplacent à bord de camions ou de camionnettes, fouillant les bacs à ordures des cités et quartiers pour charger ces objets. L’Est Républicain s’est rapproché de ces collecteurs pour comprendre les conditions dans lesquelles ils exercent et la manière dont ils écoulent leur cargaison auprès d’opérateurs économiques de la région. Tahar, un quadragénaire, confie : « Mon petit camion, acquis en 2013 dans le cadre de l’Ansej (Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes), m’est indispensable pour ramasser un maximum d’objets en plastique. Mon jeune frère m’accompagne, et son aide est précieuse : à la fin de la journée, le véhicule est complètement rempli. Nous nous rendons ensuite à Belkheir, à quatre kilomètres de Guelma, pour vendre notre collecte à des grossistes qui nous paient en liquide entre 40 et 50 dinars le kilo. J’arrive à empocher entre 4.000 et 5.000 dinars, ce qui me permet de subvenir aux besoins de mon épouse et de mes deux enfants ». On apprend ainsi que des dizaines de camionnettes parcourent quotidiennement les différents secteurs de la wilaya, leurs propriétaires ciblant les bacs à ordures où ils récupèrent un large éventail d’objets en plastique. Cette opération est également bénéfique pour l’environnement, car elle permet de débarrasser rues, terrains vagues et autres espaces publics de déchets plastiques, au grand soulagement des riverains. L’Est Républicain a également rencontré d’autres collecteurs exerçant avec leurs propres moyens. Mohamed, âgé de 47 ans et père de trois enfants, témoigne : « Je n’ai pas d’emploi stable, alors je saisis cette opportunité pour gagner honnêtement ma vie. Avec ma charrette, je ramasse chaque jour environ trente kilos d’objets en plastique que je revends à ceux qui disposent de véhicules. Cela me rapporte un millier de dinars par jour, ce qui me permet de nourrir ma famille ». D’autres affirment que, malgré la difficulté du métier, cette activité leur garantit une certaine dignité. Un jeune homme âgé de 27 ans explique : « Je préfère faire ce travail, qui me rapporte une somme raisonnable, plutôt que de sombrer dans le trafic de drogue, que je condamne. À la sueur de mon front, je gagne chaque jour quelques centaines de dinars, et j’en suis fier ». Lors de notre passage à Belkheir, dans la zone industrielle, nous avons rencontré les opérateurs qui exploitent des hangars, garages ou terrains clôturés servant à entreposer les ballots de bouteilles. Avant de les vendre, ils trient les objets, les rincent, les compactent et les pulvérisent à l’aide de machines spécifiques pour obtenir des granulés, des grumeaux ou de la poudre, qu’ils écoulent ensuite auprès d’industriels spécialisés dans la fabrication de bouteilles plastiques, notamment à Sétif, Tizi Ouzou et Bouira. Cette chaîne bien huilée illustre parfaitement l’adage : « Joindre l’utile à l’agréable ». Elle génère des emplois, stimule l’économie locale et contribue à l’assainissement de l’environnement. Les pouvoirs publics gagneraient à encourager et accompagner davantage ces initiatives qui allient lutte contre le chômage et préservation écologique.

Hamid Baali

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