Abi Youcef: Un bijou niché dans le cœur du Djurdjura

AdVitam Club, club scientifique de la Faculté de médecine de l’Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, qui était en campagne de sensibilisation sur le VIH tout au long du mois de décembre, en collaboration avec les randonneurs de Ain Hammam, ont eu l’idée d’organiser une randonnée de sensibilisation sur le VIH et nous avons été heureux […]

Fév 24, 2025 - 21:29
 0
Abi Youcef: Un bijou niché  dans le cœur du Djurdjura

AdVitam Club, club scientifique de la Faculté de médecine de l’Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, qui était en campagne de sensibilisation sur le VIH tout au long du mois de décembre, en collaboration avec les randonneurs de Ain Hammam, ont eu l’idée d’organiser une randonnée de sensibilisation sur le VIH et nous avons été heureux de répondre favorablement à leur invitation.

Par Hafit Zaouche

Un autre groupe de randonneurs du nom de «Imarahen ath yatsura (les randonneurs d’Ath Yatsura)» était également au rendez-vous. Ath Yatsura est un 3arch qui englobe deux communes, Iferhounene et Imesouhal.
Notre circuit montagneux se situe en grande partie au niveau de la commune de At Bu Yusef, appelée administrativement Abi Youcef, et le reste dans celle d’Akbil, dans la daïra de Ain El Hammam. Nous avons entamé notre marche à partir de la piste Tizi Oumalou en passant par la grotte du Maccabée, pour aboutir sur un paysage époustouflant au niveau de Linser N’vili où s’est tenue une table ronde sur le thème du VIH.
La commune de At Bu Yusef est constituée de 11 villages : Tizi Oumalou, Ichelibane, Ouerja, Ait Khelifa, Tachekirt, Ait Abdellah, Tazrout, Tabouhsant, Takhelidjt, Tifardoud Aït Adella.
Son nom kabyle signifie «les descendants de Youcef».
La commune a enfanté plusieurs personnalités dont Kamel Amzal, militant de la cause berbère, assassiné par des islamistes ; Sidi Ahmed Ou Meziane (Ougmezyen) El Wardjioui, marabout vénéré dans la région, et saint patron du village de Werdja ; Lalla Fatma N’Soumer (Fadhma Si Ahmed Ou Méziane, 1830-1863), cheffe de la résistance kabyle dans les années 1850, est née dans le village de Werdja.

Tiferdoud, le village le plus haut de Kabylie
Tiferdoud se trouve à mi-chemin entre Aïn El Hammam et Abi Youcef. De quelque endroit que vous veniez, les routes serpentent et montent jusqu’au sommet de cette colline, connue pour être le point habité le plus haut de la Kabylie. En effet, c’est ici, à 1 200 mètres d’altitude, que trône Tiferdoud qui, du haut de son piédestal, semble défier les cimes de Lala Khedidja, culminant à 2 308 mètres. Que ce soit du versant sud, faisant face à la main du juif, ou de l’autre côté, vers le nord, un panorama splendide s’étendant à perte de vue s’offre au visiteur. Aucun obstacle ne vient troubler ce tableau. Au sud, nous pouvons admirer la chaîne du Djurdjura, au-delà d’Azrou N’Thour, jusque vers Tala Guilef et Boghni. On domine les Ath Menguellet et toutes les collines environnantes, jusqu’au Ath Yenni. Nous pouvons à loisir contempler, sans se lasser, ce paysage multiforme qu’on dirait sorti tout droit d’une carte postale. Au nord-est s’étend la plaine de Azaghar, d’Imsouhal jusqu’aux limites d’Azazga, à une trentaine de kilomètres et l’oued Boubhir dont on aperçoit les méandres.
Le village de Tiferdoud, dans la commune d’Abi Youcef, perché à 1 197 mètres sur les hauteurs d’Ain El Hammam, a obtenu le premier prix de la 5e édition du concours Rabah-Aïssat du village le plus propre de la wilaya de Tizi Ouzou. Le nom de ce village de la haute Kabylie provient, selon de nombreux habitants, d’une plante très cultivée dans la région.
Le nom de Tiferdoud est intimement lié à celui de Kamal Amzal. Son portrait tapisse encore les murs du village.
Après avoir fait la tournée du village, nous avons tenu à nous recueillir sur la tombe fleurie de Kamel Amzal.
Nous avons déposé une gerbe de fleurs sur sa tombe, puis écouté des témoignages poignants sur sa vie et son engagement militant pour la justice sociale et la démocratie, avant d’observer une minute de silence à sa mémoire.
Il y a quarante-deux ans, les extrémistes islamistes ont inauguré leur série noire de crimes abjects. Kamel Amzal, un jeune étudiant âgé de 20 ans, originaire de Ain El Hammam, militant démocrate et berbériste, a été cruellement assassiné à coups de sabre par une horde d’extrémistes religieux. Ce lâche crime a été perpétré à l’intérieur de la cité universitaire de Ben Aknoun, à Alger, le 2 novembre 1982. Un lieu de savoir violé par des militants obscurantistes, partisans d’une pensée rétrograde qui veulent transformer en lieu de prédilection à leur idéologie.
Motif de son assassinat ? Kamel Amzal placardait les affiches d’un appel à une réunion générale pour élire, démocratiquement, un comité de la cité universitaire. Kamel Amzal s’était attiré ainsi les foudres des étudiants religieux et radicaux qui ne voyaient pas d’un bon œil son rôle actif lors des événements du Printemps berbère en 1980. Ce jeune étudiant en deuxième année d’interprétariat (langue espagnole), avec ses compagnons démocrates, tels le regretté Mustapha Bacha ou Chawki Salhi, s’opposaient au diktat des étudiants islamistes qui voulaient imposer leur idéologie dans la cité universitaire de Ben Aknoun.
Tiferdoud a accueilli du 19 au 26 juillet 2018 la 15e édition du Festival international de Raconte-arts. De grandes personnalités artistiques nationales voire internationales… étaient au rendez-vous. Intitulée «Tizi n laryah» (Les vents hurlants), cette 15e édition a accueilli pas moins de 420 artistes, dont une centaine d’étrangers, de différentes disciplines artistiques.
La région du Djurdjura a enfanté plusieurs femmes rebelles qui ont pris les armes contre le colonialisme français, la plus célèbre étant Lala Fadma N soumer qui a donné des sueurs froides aux colons français.
Ouerdja est le village natal de celle qui est plus connue sous l’appellation de Lalla Fatma n Soumer… Soumer est un village du Djurdjura distant de 5 km de Ouerdja, des villages qui méritent d’être mis en valeur. Ouerdja a donné naissance à Fadhma et Soumer l’a adoptée.

Fadhma est une femme courageuse…
Fadhma est une femme courageuse qui s’est trouvée à la tête d’une armée d’hommes qui a combattu farouchement l’armée française et le général Randon a payé un lourd tribut en pertes humaines et matérielles, avant de pouvoir enfin mettre les pieds dans la Kabylie du Djurdjura. Il a fallu maintes tentatives pour que le général Randon puisse mettre les pieds à Larbaa Nait Irathen en 1857, 27 ans après le débarquement des forces françaises à Sidi Fredj. Randon l’a dénommé Fort Napoléon.
Les faits d’armes se sont déroulés dans la région d’Akbou, Ait Melikeche, Icheriden, Iwaquren, Imechedalen, Takerbouzt, Selloum, la vallée de Sebaou, Michelet,…

La grotte du macchabée : le mystère demeure entier
La grotte du macchabée fait partie des nombreux mystères que recèlent le Djurdjura. Nichée sur un versant du col de Tirourda, dans la commune d’Akbil, à 13 km de Ain El Hammam, cette grotte cache dans ses entrailles un cadavre dont on ignore encore tout.
Cette grotte, comme son nom l’indique, abrite un macchabée à l’intérieur d’une de ses nombreuses galeries. Ce cadavre a été conservé à l’état naturel pendant plusieurs siècles. Trois selon certains, sept affirment d’autres. Quant à l’identité de l’individu qui repose éternellement à l’intérieur de cette grotte, elle demeure encore mystérieuse.

AdVitam Club : club scientifique de la Faculté de médecine de Tizi Ouzou
La table ronde organisée par les membres du Club scientifique de la Faculté de médecine de Tizi Ouzou, dénommé AdVitam Club, nous a vraiment émerveillés. Ce club scientifique a lancé une campagne de sensibilisation sur le VIH qui s’est étalée tout au long du mois de décembre 2024, une campagne sous un slogan inspirant «VIH, Éduquer pour mieux éradiquer».
Ce club scientifique fait des merveilles avec des moyens dérisoires. Nous avons joint notre voix pour demander à nos différents médias de se pencher et mettre ainsi en valeur le travail des associations comme AdVitam Club qui sont nombreuses, éparpillées à travers les différentes contrées de notre cher et vaste pays.

H. Z.