Merad à Madrid : Renouveau dans les relations algéro-espagnoles
Il s’agit de la première visite d’un responsable algérien de haut niveau en Espagne depuis la détérioration des relations entre les deux pays en 2022. Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, effectue depuis ce lundi une visite officielle de deux jours au Royaume d’Espagne, à l’invitation de […] The post Merad à Madrid : Renouveau dans les relations algéro-espagnoles appeared first on Le Jeune Indépendant.
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Il s’agit de la première visite d’un responsable algérien de haut niveau en Espagne depuis la détérioration des relations entre les deux pays en 2022. Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, effectue depuis ce lundi une visite officielle de deux jours au Royaume d’Espagne, à l’invitation de son homologue espagnol, Fernando Grande-Marlaska Gomez.
Merad est accompagné d’une importante délégation, du directeur général de la Sûreté nationale, Ali Badaoui, et du directeur général de la Protection civile, Boualem Bourelaf.
Selon un communiqué du ministère, cette visite entre dans le cadre de la coopération entre les deux pays, elle « permettra d’évoquer les dossiers de la coopération bilatérale dans les domaines d’intérêt commun ».
Dès son arrivée, M. Merad a eu des entretiens avec son homologue espagnol. Si rien n’a filtré sur le contenu de ces entretiens, des observateurs estiment que deux dossiers importants sont à l’ordre du jour : d’abord, la question de l’émigration clandestine et ses répercussions, puis la question de la circulation des personnes et des biens, qui semble connaître un flux sans précédent depuis quelque temps.
Cette visite intervient après un long processus d’apaisement et de dégel des tensions entre les deux pays. Parmi les signes de cet apaisement et de retour à la normale, la rencontre récente, en Afrique du Sud, en marge d’une réunion du G20, du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avec son homologue espagnol.
Elle sera rapidement appuyée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a qualifié l’Espagne de « pays ami » dans un message de félicitations à l’écrivain algérien Yasmina Khadra, lauréat d’un prestigieux prix littéraire en Espagne.
La rencontre entre M. Attaf et l’Espagnol José Manuel Albares a été qualifiée comme annonciatrice d’un réchauffement au plus haut niveau entre les deux pays, trois ans après le déclenchement de la crise. Dans un tweet, sur la plate-forme X, le chef de la diplomatie espagnol a écrit que les « deux diplomates ont abordé le renforcement des relations bilatérales ainsi que les questions internationales, à l’image de la situation au Sahel, en Palestine et en Ukraine, ainsi que le dossier méditerranéen, et que les deux pays s’attachent à la paix et au multilatéralisme.
Depuis quelques mois, c’est le partenariat commercial qui a été renforcé dès la levée des restrictions imposées par l’Algérie aux entreprises espagnoles. De nombreux projets en suspens, dans lesquels les entreprises espagnoles sont parties prenantes, ont été réactivés, à l’image de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud. Le groupe espagnol Tecnicas Reunidas est engagé au côté du groupe chinois Sinopec et de Sonatrach pour la construction de cette raffinerie. Selon des données officielles, il existe 250 sociétés espagnoles qui exercent en Algérie dans divers secteurs, des travaux publics à l’agroalimentaire, en passant par les services.
Si l’Algérie est le premier fournisseur de gaz à l’Espagne (autour de 50 % de sa consommation domestique), les relations commerciales sont redevenues intenses et dynamiques depuis la levée de la suspension des restrictions et des opérations commerciales et bancaires pour les importations d’intrants agricoles espagnols, puis pour la viande rouge et les produits de la filière avicole.
Il convient de souligner que l’impact de la crise, qui a duré presque deux ans, s’est fait durement ressentir en Espagne. Ses exportations vers l’Algérie ont chuté vertigineusement. Selon l’agence Europa Press, la baisse a atteint 93,6 % durant le premier trimestre 2023, avec seulement 30,2 millions d’euros, contre 472,9 millions à la même période en 2022.
D’après les données rendues publiques en janvier 2023 par le ministère espagnol du Commerce, les pertes étaient de 630 millions d’euros, rien que pour la période allant de juin à octobre 2022. D’autres chiffres publiés par la presse espagnole ont évalué ces pertes entre juin 2022 et février 2023 à 1 milliard et 200 millions d’euros, soit un déficit en hausse de 71 % par rapport à la même période précédente (juin 2021-février 2022).
Pour rappel, la brouille entre Alger et Madrid a été déclenchée en mars 2022, après l’alignement du gouvernement de Pedro Sánchez sur la thèse marocaine concernant le conflit du Sahara occidental. Madrid avait exprimé son soutien au plan d’annexion marocain, dit d’autonomie, de ce territoire, suscitant la colère d’Alger, qui rappela son ambassadeur et annonça la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération.
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