Nouvelle publication de Karima Aït Dahmane Des vérités historiques soulignées

Dans son nouvel ouvrage, «Les crimes de guerre de la France en Algérie, 1830-1847», Karima Aït Dahmane rétablit des vérités historiques longtemps occultées et obscurcies par la France d’hier, «propagandiste et mensongère» et celle d’aujourd’hui «dominée par les thèses de l’extrême droite». Traitant des premières années de la colonisation de l’Algérie par la France (1830- […]

Fév 26, 2025 - 20:57
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Nouvelle publication de Karima Aït Dahmane Des vérités historiques soulignées

Dans son nouvel ouvrage, «Les crimes de guerre de la France en Algérie, 1830-1847», Karima Aït Dahmane rétablit des vérités historiques longtemps occultées et obscurcies par la France d’hier, «propagandiste et mensongère» et celle d’aujourd’hui «dominée par les thèses de l’extrême droite».
Traitant des premières années de la colonisation de l’Algérie par la France (1830- 1847), qui ont vu «naître et agir de véritables criminels de guerre et de théoriciens de l’extermination des tribus», la France coloniale avait fait de l’abjection et de la barbarie son unique méthode pour asseoir sa suprématie de conquérant sur des terres qui ne lui ont jamais appartenu.
Sachant qu’à travers les siècles, explique l’auteure lors de la récente présentation de son ouvrage, les Algériens autochtones ont eu à subir «plusieurs invasions successives, se voyant à chaque fois contraints de se battre pour libérer leur territoire», les sentiments de «révolte» et de «fierté» allaient alors forcément s’«imprimer dans le conscient collectif de ce glorieux peuple».
Dès les premières années de l’occupation française en Algérie, poursuit l’auteure, «le sentiment de révolte s’est, une fois de plus, réveillé chez les Algériens», donnant lieu à des résistances populaires «acharnées et opiniâtres», que la France coloniale, démunie de tout humanisme, a lâchement réprimées avec des «méthodes illégales, contraires au droit international et aux valeurs universelles de l’humanisme et des droits de l’homme».
«Massacres répétés, expositions des têtes coupées, dépossession des terres, déportations massives des populations, rapts des femmes et enfants utilisés comme otages, razzias ou enfumades», autant de «faits rassemblés dans les propres écrits des acteurs», tristement célèbres lors de la conquête de l’Algérie, à l’instar de Bugeaud, Lamoricière, Pélissier, Cavignac, Montagnac, Saint-Arnaud et Clauzel, entre autres officiers de l’armée coloniale, que l’auteure a recueilli des archives françaises. La situation de l’Algérie avant et pendant le début de la colonisation militaire française, la mise au service de la stratégie militaire de mesures ethnographiques, telles que le classement des peuples selon leurs langues, leurs régions d’habitation ou leurs caractères anthropologiques et sociaux, ainsi que la barbarie coloniale lors de la conquête de l’Algérie, sont les sujets pertinents sur lesquels l’ouvrage de Karima Aït Dahmane éclaire le lecteur. L’ouvrage rappelle également la bravoure et l’héroïsme de l’Emir Abdelkader, cette grande «figure emblématique de la résistance au colonialisme» et ses qualités de «chef politique et religieux issu d’une famille chérifienne, de théologien et philosophe, d’humaniste et d’homme de plume et d’épée», qui aura été parmi les premiers résistants à combattre l’occupation française pendant de longues années.
Toutes ces réalités historiques, précise encore l’auteure, cachées et tues par la France d’hier et d’aujourd’hui, renseignent le néophyte, amateur d’histoire, sur les «génocides, crimes de guerre et contre l’humanité, froidement perpétrés sans foi ni loi par l’armée d’occupation française», contre des populations civiles algériennes, au nom d’une France qui a, de tout temps, prétendu défendre les droits de l’homme et l’humanisme universels.
L. B.