Remplissage des barrages : L’ANBT annonce une moyenne nationale de 37 %

Face aux défis croissants liés à la disponibilité et à la gestion de l’eau, notamment en raison du changement climatique et de la sécheresse, l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) a déployé des stratégies ambitieuses pour assurer une gestion hydrique équitable et pérenne bien que des défis soient toujours à relever. C’est ce qu’a […] The post Remplissage des barrages : L’ANBT annonce une moyenne nationale de 37 % appeared first on Le Jeune Indépendant.

Jan 19, 2025 - 21:20
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Remplissage des barrages : L’ANBT annonce une moyenne nationale de 37 %

Face aux défis croissants liés à la disponibilité et à la gestion de l’eau, notamment en raison du changement climatique et de la sécheresse, l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) a déployé des stratégies ambitieuses pour assurer une gestion hydrique équitable et pérenne bien que des défis soient toujours à relever. C’est ce qu’a indiqué, ce dimanche, Nadia Ouchar, directrice centrale à l’ANBT.  

Mme Ouchar a affirmé que l’Algérie a enregistré une certaine amélioration de ses ressources hydriques grâce à une pluviométrie plus favorable en début d’année. « Les barrages du pays affichent actuellement un taux de remplissage moyen de 37 %, contre 35,4 % à la même période l’an dernier. Cela représente un volume total d’environ 2,7 milliards de mètres cubes », a-t-elle précisé sur les ondes de la Radio nationale.

Toutefois, cette amélioration reste inégale selon les régions. Alors que les barrages de l’Ouest atteignent un taux moyen de 43 %, ceux du Centre peinent à dépasser 17,6 %, un chiffre stable par rapport à 2023. A l’Est, bien qu’une légère baisse ait été observée (55,44 % contre 60 % l’année précédente), certains barrages, comme celui de Jijel, affichent des niveaux record, avec un remplissage complet nécessitant des déversements pour prévenir les débordements, a précisé la directrice centrale à l’ANBT.

Dans le Sud, des précipitations exceptionnelles à l’automne ont boosté les volumes des barrages, notamment à Béchar où le barrage de Djorf Torba est passé de 11 à 15 millions de mètres cubes. Toutefois, la responsable rappelle que les conditions arides de cette région posent des défis uniques, notamment l’évaporation. « Dans ces zones, l’évaporation annuelle peut atteindre jusqu’à 100 millions de mètres cubes, une perte significative qu’il est crucial de minimiser », a-t-elle expliqué.

 

L’innovation pour limiter les pertes d’eau

Pour faire face à l’évaporation, l’ANBT explore des solutions technologiques novatrices. Une initiative en cours concerne l’installation de panneaux photovoltaïques flottants sur certains barrages, dont celui de Beni Haroun, le plus grand du pays. Ce dispositif servirait à la fois à produire de l’énergie propre et à réduire les pertes d’eau, et ce en couvrant partiellement la surface des réservoirs. Cependant, ces projets nécessitent des investissements conséquents et des études approfondies avant leur déploiement à grande échelle.

La responsable de l’ANBT a également fait savoir qu’en plus de l’évaporation, l’envasement constitue un défi de taille pour les infrastructures hydrauliques. Ce phénomène, qui réduit progressivement la capacité de stockage des barrages, affecte particulièrement les ouvrages anciens.

Elle a expliqué que « certains barrages, en service depuis plus de 50 ans, sont gravement envasés, ce qui compromet leur efficacité ». Cependant, elle a relevé que des opérations de désenvasement ont été entreprises, notamment dans les barrages de Biskra et d’El-Taref. Toutefois, ces interventions sont gourmandes en ressources, notamment en eau, ce qui peut ralentir leur mise en œuvre en période de sécheresse. Pour contrer ce problème à la source, des initiatives de reboisement des bassins versants, de correction torrentielle et de construction de digues ont été menées en collaboration avec les directions des forêts et les agriculteurs. Néanmoins, les feux de forêts et certaines pratiques agricoles amplifient l’érosion des sols, complexifiant davantage la tâche.

En outre, en prévision de l’été, période de forte consommation, l’ANBT s’emploie à entretenir et à maintenir ses équipements. « L’objectif est d’assurer un fonctionnement optimal des barrages et des transferts pour répondre aux besoins accrus en eau potable et en irrigation », a souligné Mme Ouchar. Elle a ajouté que cette gestion proactive et les efforts déployés pour diversifier les ressources hydriques témoignent de l’engagement de l’Algérie à relever les défis posés par le changement climatique et la raréfaction de l’eau. Cependant, des investissements supplémentaires seront nécessaires pour pérenniser ces initiatives et garantir la sécurité hydrique du pays.

 

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