Téhéran lance une salve de missiles et promet une punition sévère: L’Algérie alerte sur le risque d’un embrasement régional
L’escalade militaire entre l’Iran et Israël franchit un nouveau cap. Dans la nuit de vendredi à samedi, la République islamique d’Iran a tiré une nouvelle salve de missiles balistiques contre des objectifs militaires israéliens, en riposte aux attaques menées plus tôt par l’armée israélienne sur des positions civiles et militaires iraniennes. Par Meriem B. Selon […]

L’escalade militaire entre l’Iran et Israël franchit un nouveau cap. Dans la nuit de vendredi à samedi, la République islamique d’Iran a tiré une nouvelle salve de missiles balistiques contre des objectifs militaires israéliens, en riposte aux attaques menées plus tôt par l’armée israélienne sur des positions civiles et militaires iraniennes.
Par Meriem B.
Selon les autorités iraniennes, cette opération visait «des dizaines de cibles militaires», notamment des bases et infrastructures stratégiques situées en territoire israélien. Il s’agit de la troisième vague de représailles iraniennes depuis le début de l’offensive israélienne vendredi matin. Dans la capitale iranienne, plusieurs explosions ont été entendues à l’aube, notamment près de
l’aéroport de Mehrabad, dans l’ouest de Téhéran. L’agence officielle Irna rapporte que la défense anti-aérienne a été activée pour intercepter de nouvelles frappes israéliennes. Dans un communiqué ferme, le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé ce qu’il qualifie de «violation flagrante des chartes onusiennes» et «d’agression manifeste contre la souveraineté de la République islamique». Téhéran invoque l’article 51 de la Charte des Nations Unies, qui garantit aux États le droit à la légitime défense en cas d’agression armée. «L’Iran dispose du droit légal et légitime de riposter par tous les moyens qu’il jugera nécessaires», a souligné la diplomatie iranienne. Le ministère de la Défense a de son côté promis une «punition sévère et exemplaire» à Israël. Dans un ton particulièrement martial, il a assuré que les forces armées iraniennes, sous les ordres du Guide suprême, sont «prêtes à défendre la nation avec force et détermination». Le communiqué accuse également l’État hébreu de mener «un acte barbare, contraire à toutes les lois internationales», révélant selon lui «la véritable nature maléfique» de l’entité sioniste. Cette montée en tension survient dans un contexte de fortes crispations régionales, alors que les appels à la désescalade se multiplient sur la scène internationale. Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a été communiqué sur les pertes humaines ou les dégâts matériels. La communauté internationale observe avec inquiétude cette confrontation ouverte entre deux puissances régionales, redoutant un embrasement plus large au Moyen-Orient.
L’Algérie a tiré la sonnette d’alarme au Conseil de sécurité des Nations unies, mettant en garde contre le risque croissant d’un embrasement régional au Moyen-Orient, après les frappes menées par Israël contre des infrastructures militaires et civiles en Iran.
Lors d’une réunion d’urgence convoquée à New York, l’ambassadeur algérien auprès de l’ONU, Amar Bendjama, a qualifié ces attaques de «violation flagrante du droit international» et a appelé la communauté internationale à réagir de toute urgence. «Nous sommes à nouveau confrontés à un acte d’agression grave et délibéré», a déclaré le diplomate algérien, dénonçant des frappes coordonnées lancées sans mandat du Conseil de sécurité, et en dehors de tout cadre de légitime défense au sens de l’article 51 de la Charte des Nations unies. M. Bendjama a rappelé que les principes fondamentaux de la Charte interdisent à tout État membre de recourir à la force ou à la menace contre l’intégrité territoriale d’un autre pays. Il a fermement rejeté les justifications israéliennes qui invoquent des mesures dites préventives. «Ces actions sont non seulement injustifiables et injustifiées, mais elles constituent une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations unies», a-t-il insisté, soulignant que cette logique de la force unilatérale ne peut être tolérée dans un système fondé sur le droit.
L’ambassadeur s’est également interrogé sur le moment choisi pour lancer ces attaques, au moment même où des discussions indirectes entre l’Iran et les États-Unis, sous médiation omanaise, s’apprêtent à reprendre à Mascate. Selon lui, ces frappes ont pour but de saboter les efforts diplomatiques en cours concernant le programme nucléaire iranien. «Une telle action compromet non seulement la paix régionale mais menace les efforts multilatéraux visant à garantir la sécurité nucléaire», a-t-il averti.
M. Bendjama a pointé du doigt ce qu’il considère comme une hypocrisie flagrante dans la gestion des dossiers nucléaires au Moyen-Orient, rappelant qu’Israël, contrairement à l’Iran, n’est ni signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), ni soumis aux garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). «Les accusations d’Israël sont non seulement erronées mais elles émanent d’un État qui refuse systématiquement de participer au processus de création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient», a-t-il dénoncé. Il a rappelé les mises en garde de l’AIEA contre toute attaque armée visant des installations nucléaires civiles, qui pourraient entraîner de graves conséquences sanitaires et environnementales bien au-delà des frontières de l’État ciblé.
«L’entité sioniste agit comme si le droit ne s’appliquait pas à elle»
Le représentant algérien a dressé un réquisitoire plus large contre l’attitude d’Israël dans la région, l’accusant d’agressions répétées contre le Liban, la Syrie et les territoires palestiniens. Il a également dénoncé l’usage de la famine comme «méthode de guerre» à Ghaza, qualifiant la situation de «génocide en cours».
«L’entité sioniste sème le chaos dans toute la région et son comportement est indigne d’un membre des Nations unies», a-t-il lancé. Face à ce qu’il décrit comme une dérive dangereuse, Bendjama a appelé les membres du Conseil à réaffirmer l’autorité de la Charte des Nations unies et à refuser toute forme d’impunité.
«La communauté internationale ne peut laisser s’installer un précédent où certains membres agiraient comme juges et parties, en violant les normes juridiques établies», a-t-il déclaré. Il a conclu son intervention par un avertissement clair : «L’interdiction du recours à la force et le respect de la souveraineté des États membres sont les piliers sur lesquels repose notre système international. Leur affaiblissement menace directement la paix mondiale».
M. B.