Agression sioniste : Le navire Madleen détourné au large de Gaza

Le bateau humanitaire Madleen, transportant douze militants internationaux dont la militante écologiste Greta Thunberg et l’eurodéputée Rima Hassan, a été arraisonné par les forces israéliennes à proximité de la bande de Gaza. Cette opération, dénoncée comme un acte de piraterie par les responsables palestiniens, survient alors que la population de Gaza subit un blocus sévère et une crise humanitaire sans précédent. Face à cette nouvelle escalade, la communauté internationale est appelée à réagir d’urgence pour briser ce siège et protéger les civils.

Le 8 juin 2025 restera marqué par une nouvelle confrontation en mer Méditerranée, alors que le bateau humanitaire Madleen, affrété par la Freedom Flotilla Coalition, a été arraisonné par les forces israéliennes à moins de 31 milles nautiques (57 km) de la bande de Gaza. À son bord se trouvaient douze militants internationaux, parmi lesquels la célèbre militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan. Cette interception a suscité une vive condamnation à travers le monde, notamment de la part du président du Conseil national palestinien, Rawhi Fattouh, qui a dénoncé un « acte de piraterie organisé » et une violation flagrante du droit international.

Le Madleen, un navire de 18 mètres, avait quitté le port italien de Catane, en Sicile, le 1er juin, dans le cadre d’une campagne internationale visant à briser le blocus israélien imposé à Gaza depuis plusieurs années. Son objectif est d’acheminer une aide symbolique mais vitale à plus de deux millions de Palestiniens enfermés dans l’enclave. Parmi les fournitures transportées figuraient des produits essentiels tels que du lait infantile, de la farine, du riz, des couches, du matériel médical, ainsi que des kits de dessalement et des prothèses pour enfants.

L’arraisonnement du bateau est survenu dans la nuit du dimanche au lundi, alors que celui-ci approchait des eaux proches de Gaza. Des images diffusées en direct montraient plusieurs embarcations militaires israéliennes encerclant le Madleen, avec des soldats ordonnant aux militants de lever les mains. Selon le témoignage de Rima Hassan, des sirènes se sont déclenchées à bord après que des drones israéliens ont pulvérisé un liquide blanc sur le navire, une action dénoncée par la rapporteuse spéciale des Nations unies, Francesca Albanese, qui a qualifié la présence de ces drones de « dangereuse ».

Dans un communiqué relayé par l’agence de presse Wafa, Rawhi Fattouh a fermement condamné cette attaque, qu’il a qualifiée de « piraterie » et de « crime » s’ajoutant à une longue liste de violations sioniste. Il a souligné que le blocus imposé à Gaza provoque quotidiennement une catastrophe humanitaire, tuant des dizaines d’enfants et de personnes âgées, et aggravant les souffrances d’une population enfermée dans une prison à ciel ouvert.

Des appels à l’action internationale

Le président du Conseil national palestinien a également lancé un appel à la communauté internationale, aux parlementaires, intellectuels, militants et organisations humanitaires, pour qu’ils agissent « immédiatement et efficacement » afin de briser ce blocus et demander des comptes à l’occupation pour ses crimes, notamment cette dernière attaque et la détention illégale des militants à bord du Madleen.

Le bateau transportait 12 personnes, composées de militants venus d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine. Outre Greta Thunberg et Rima Hassan, on comptait Yasemin Acar (Allemagne), Baptiste Andre, Pascal Maurieras, Yanis Mhamdi et Reva Viard (France), Thiago Avila (Brésil), Suayb Ordu (Turquie), Sergio Toribio (Espagne), Marco van Rennes (Pays-Bas) ainsi qu’Omar Faiad, journaliste pour Al Jazeera Mubasher.

Les militants, conscients des risques, avaient averti sur les réseaux sociaux qu’ils s’attendaient à une « interception et une attaque d’Israël à tout moment » et avaient demandé à leurs gouvernements respectifs de les protéger. L’arraisonnement a cependant eu lieu dans les eaux internationales, selon la Freedom Flotilla Coalition, qui a dénoncé une violation manifeste des lois internationales, rappelant qu’Israël ne dispose d’aucune autorité légale pour détenir les passagers du Madleen.

Cette interception survient alors que la situation à Gaza est plus que jamais critique. L’Organisation mondiale de la santé a alerté sur « l’effondrement du système de santé » dans la bande de Gaza, où plus aucun hôpital n’est opérationnel dans la partie nord du territoire. La population civile fait face à une crise humanitaire majeure, exacerbée par un blocus strict et les conflits répétés.

Cet incident rappelle douloureusement celui de 2010, lorsque la flottille internationale de huit cargos, partie de Turquie pour forcer le blocus, avait été arrêtée par une opération militaire israélienne qui avait coûté la vie à dix militants. Depuis, la communauté internationale n’a cessé d’appeler à la levée du blocus, sans succès tangible.

Le président Rawhi Fattouh a exhorté les Nations unies, les organisations de défense des droits de l’homme et la communauté internationale dans son ensemble à « assumer leurs responsabilités » en pressant Israël de libérer immédiatement les militants détenus, qui œuvrent pour la liberté et la justice du peuple palestinien.

Face à cette nouvelle escalade, la question du blocus et de ses conséquences humanitaires reste plus que jamais au cœur des débats diplomatiques. L’arrestation du Madleen et de ses passagers constitue un défi pour les instances internationales, qui doivent agir avec fermeté pour faire respecter le droit international et venir en aide à une population palestinienne maintenue dans une situation inhumaine depuis trop longtemps. 

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