Filières techniques pour bacheliers littéraires : L’université s’ouvre au monde socio-économique

Une première en Algérie, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique vient d’introduire, pour la première fois, 14 nouvelles formations professionnelles et scientifiques ouvertes aux bacheliers de la filière Lettres et philosophie session 2025. L’Objectif est de rapprocher l’université du monde socio-économique.

Selon le guide d’orientation publié pour cette session, 14 formations ont été ouvertes dans 23 établissements d’enseignement supérieur à travers le pays. Ces parcours visent à doter les étudiants de compétences pratiques et académiques en phase avec les métiers émergents et les exigences du marché du travail national et international.

Les lauréats de la série Lettres peuvent désormais postuler à plusieurs domaines techniques, à commencer par la gestion des systèmes d’information de santé, disponible dans les universités de Sétif 1, Relizane, Laghouat et au centre universitaire d’El-Bayadh. Le classement se fait sur la base de la moyenne obtenue au baccalauréat, avec un enregistrement local tenant compte de la circonscription géographique.

Autre nouveauté, la gestion des aéroports et du transit, un cursus à enregistrement national proposé à l’Université de Sétif 1. Les universités de Sétif 1, El-Bayadh et Aflou proposent également un parcours en gestion électronique des affaires, ouvert selon la moyenne du bac et la capacité d’accueil pédagogique.

Face à l’essor du commerce électronique, les lauréats peuvent aussi s’orienter vers le marketing et la gestion de la relation client, proposé notamment à Sétif 2, Oum El-Bouaghi, Relizane, Laghouat et El-Bayadh. Ceux qui s’intéressent à la finance peuvent opter pour le trading et les marchés financiers, offerts à Mascara, Relizane, El-Bayadh, Sétif 1, Laghouat et Bouira.

Les universités de Mostaganem, Sétif 1, Relizane et Bouira ouvrent également un parcours en négociation et technologies financières, toujours accessible aux littéraires.

Le ministère mise aussi sur l’innovation dans les sciences humaines. Un parcours en communication et information en santé est désormais proposé dans huit universités, dont Alger 2, Tébessa, Biskra, Souk Ahras et Mostaganem. Une spécialité en histoire et données massives a également été créée dans sept établissements, dont Khenchela, Tébessa, Batna 1 et Alger 2.

Autre domaine en plein essor, la sociologie du loisir et du voyage, désormais accessible à JiJel, Biskra, Batna 1, Souk Ahras, Ouargla et d’autres wilayas.

Avec la montée en puissance du contenu digital, la création et le design numérique font leur entrée à l’Université Constantine 3 et Alger 2. A Mostaganem, un parcours national en design 3D et effets spéciaux est désormais disponible.

Enfin, pour les passionnés d’art et d’écriture, les universités de Sidi Bel Abbès et Alger 2 proposent un cursus en écriture de scénario, tandis que Constantine 3 accueille un parcours en performance musicale et création artistique, et Djelfa forme désormais des comédiens et dramaturges professionnels, tous deux à enregistrement national.

Cette réforme s’inscrit dans une stratégie plus large visant à rapprocher l’université algérienne du monde de l’emploi et à briser la dichotomie classique entre filières littéraires et scientifiques. En élargissant l’accès aux domaines techniques aux bacheliers littéraires, le ministère espère offrir de nouvelles perspectives professionnelles et valoriser l’interdisciplinarité.

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