Les dérives diplomatiques de Paris se poursuivent: La fuite en avant du Quai d’Orsay

Dans une posture quasi enfantine, la France officielle joue du tac en tac avec l’Algérie quels que soient les pots cassés sur le dos des conventions régissant les relations diplomatiques entre les deux pays. L’Algérie a fait valoir un droit légitime celui d’astreindre les agents diplomatiques exerçant au sein des représentations diplomatiques françaises à une […] The post Les dérives diplomatiques de Paris se poursuivent: La fuite en avant du Quai d’Orsay appeared first on Le Jeune Indépendant.

Mai 14, 2025 - 19:19
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Les dérives diplomatiques de Paris se poursuivent: La fuite en avant du Quai d’Orsay

Dans une posture quasi enfantine, la France officielle joue du tac en tac avec l’Algérie quels que soient les pots cassés sur le dos des conventions régissant les relations diplomatiques entre les deux pays. L’Algérie a fait valoir un droit légitime celui d’astreindre les agents diplomatiques exerçant au sein des représentations diplomatiques françaises à une autorisation officielle. Au lieu de reconnaitre l’impair et rectifier le tir dans le respect de la souveraineté algérienne, le Quai d’Orsay fait dans la fuite en avant.

Ce mercredi, Paris a décidé de l’expulsion des diplomates algériens en poste. Selon le chef de la diplomatie, Jean-Noël Barrot, il s’agit d’une mesure de « rétorsion », suite à la décision d’Alger d’expulser quinze agents français affectés dans des conditions irrégulières en Algérie. Ces agents ont été affectés en faisant fi des règles diplomatiques et consulaires. Un manquement qui traduit non seulement de l’irresponsabilité, mais aussi du mépris à l’endroit d’un Etat souverain.

Pourtant, ces règles sont balisées par un arsenal de procédures et de clauses, comme la Convention de Vienne et les conventions consulaires, notamment celle de 1974, ainsi que les accords bilatéraux de 2007 et 2013.
Le plus étonnant dans la réaction française, c’est l’absence de la moindre réponse aux raisons qui ont conduit l’Algérie à décréter l’expulsion des diplomates français. Jean-Noël Barrot s’est refusé à démentir ou à apporter une explication sur le pourquoi de l’attitude du Quai d’Orsay à affecter ses agents sans informer au préalable son homologue algérien.

L’agence de presse officielle APS a expliqué que les autorités algériennes ont constaté sur la période récente l’affectation de ces agents français « sans que ces affectations n’aient fait, au préalable, l’objet, ni de notifications officielles ni de demandes d’accréditation appropriées comme l’exigent les procédures en vigueur ». Car leur arrivée récente a eu lieu avec des passeports diplomatiques.

Et comme le prévoit l’accord bilatéral de 2013, ils n’ont pas besoin de visa pour entrer en Algérie. En réalité, selon la même source, ces agents étaient porteurs d’un passeport de service et ils se sont vu accorder des passeports diplomatiques « pour faciliter davantage leur entrée en Algérie ».

Le chef de la diplomatie française s’est bien gardé de répondre aux reproches algériens, se contentant de dire que la France apportera une réponse « immédiate, ferme et proportionnée ». Hier, son département a annoncé avoir convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie à Paris. Ce dernier « s’est vu notifier que la France prendrait les mêmes mesures à l’égard de l’Algérie, dans une stricte réciprocité » et « se réserve le droit de prendre des mesures supplémentaires en fonction de l’évolution de la situation », selon le Quai d’Orsay.

Il convient de souligner que ces mesures extrêmes, doublées d’accusations et de menaces à l’encontre de l’Etat algérien, sont déjà qualifiées par certains observateurs comme une remise en cause de facto de l’accord de 2013 portant exemption réciproque de visa pour les porteurs d’un passeport diplomatique. Le mois dernier, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, en pleine campagne anti-algérienne, avait indiqué que la prochaine étape de « la riposte graduée » de la France pourrait être justement la remise en cause de cet accord.

D’ailleurs, après une éphémère tentative de rapprochement au plus haut niveau, c’est ce ministre qui alluma un nouvel incendie en procédant à l’incarcération d’un agent consulaire algérien en France. Un acte qui poussa l’Algérie a déclaré 12 agents de l’ambassade et des consulats de France « persona non grata », leur ordonnant de quitter le territoire national dans les 48 heures.

Ces agents concernés sont tous placés sous la tutelle du département de Bruno Retailleau. En fait, Alger avait déjà alerté sur les agissements de ce ministre, le désignant comme le responsable de la tension actuelle des relations algéro-françaises.

Depuis, c’est une escalade inédite qui risque de franchir des lignes rouges, plongeant les relations bilatérales dans l’inconnu, voire au bord de la rupture.

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