Plainte contre la Royal Air Maroc en France

La compagnie aérienne marocaine, Royal Air Maroc (RAM), se trouve au cœur de graves accusations, suite à un drame survenu à bord de l’un de ses avions. Une passagère est décédée à bord sans que l’équipage ne tente de lui apporter l’assistance nécessaire, affirment des membres de sa famille dans des déclarations à la presse française ce dimanche 11 mai.

L’affaire remonte aux débuts de 2023, lorsque Marie-Thérèse prend un vol de la RAM, de Montpellier, en France, vers Dakar, au Sénégal, avec une correspondance à Casablanca, au Maroc. Elle voulait se recueillir sur la tombe de son fils décédé un an plus tôt.

La passagère âgée de 68 ans souffre de problèmes cardiaques, mais elle a décidé de voyager seule. À son arrivée à Dakar, elle a été déclarée morte. Et selon le témoignage de sa fille, cité ce samedi 10 mai par le journal La Voix du Nord, elle a perdu la vie à bord du vol de la RAM.

Elle est montée dans son vol d’escale « essoufflée, épuisée, marchant avec difficulté »

Jusque-là, tout parait normal, car ce genre d’incidents surviennent assez souvent à bord des avions. Mais la fille de la passagère, qui décide de porter plainte en France, a affirmé que sa mère n’a pas reçu l’aide de l’équipage de la RAM pendant plusieurs heures.

Des passagers à bord de ce même vol, témoins de la souffrance de Marie-Thérèse, ont confirmé la version de la plaignante. À l’arrivée à Casablanca déjà, la victime n’a pas bénéficié de l’assistance qu’elle avait réclamée.

Elle a dû remonter à bord de l’avion alors qu’elle était « essoufflée, épuisée, regardant le sol, marchant avec difficulté », témoigne sa fille. Dès qu’elle a pris place dans l’appareil, elle donnait une apparence d’inertie.

Inquiet, l’un de ses voisins de siège appelle les membres de l’équipage. « Ils ramènent un oxymètre de doigt et me disent qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter et qu’elle va bien », a-t-il témoigné lors de l’enquête menée autour de cet incident.

Le vol se poursuit. Mais après près d’une heure, un autre passager alerte à son tour l’équipage pour une prise en charge, en vain. Un médecin présent à bord prend l’initiative et récupère une bouteille d’oxygène pour assister la passagère avec un masque.

« L’équipage de l’avion n’a rien fait. Elle est morte là, seule, ignorée »

Mais selon son témoignage lors de l’enquête, il a constaté qu’elle avait déjà perdu la vie à ce moment-là, c’est-à-dire en plein vol. Il affirme n’avoir rien dit sur le moment, pour ne pas effrayer les autres occupants de l’appareil de la RAM.

À l’atterrissage du vol à Dakar, les secours sénégalais n’avaient qu’à annoncer la mort de la passagère. Sa fille déplore, deux ans après le drame, qu’elle « était en détresse, mais l’équipage de l’avion n’a rien fait. Elle est morte là, seule, ignorée, sous les yeux de tous ».

Elle a décidé de poursuivre la Royal Air Maroc au civil devant le tribunal judiciaire de Paris, précise le même journal. L’avocat de la famille affirme que la mort de la passagère est « liée à la négligence de la part du personnel navigant » de la RAM.

Selon lui, l’équipage a « non seulement ignoré les différentes alertes émises pendant le vol, mais a aussi manqué d’exercer les gestes de premiers secours auxquels il est pourtant formé ». De son côté, la compagnie aérienne marocaine conteste toute responsabilité dans ce drame survenu en plein vol.

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