Pôle urbain « d’avenir » à Sétif : Tinar en panne de bus et de taxis
Dans le nouveau pôle urbain de Tinar, situé à la périphérie est de Sétif, la modernité promise se heurte à une réalité cruellement banale : l’absence de moyens de transport dignes de ce nom. À peine sorti de terre, ce quartier censé incarner l’extension urbaine de demain souffre déjà d’un mal chronique : un déficit […] The post Pôle urbain « d’avenir » à Sétif : Tinar en panne de bus et de taxis first appeared on L'Est Républicain.

Dans le nouveau pôle urbain de Tinar, situé à la périphérie est de Sétif, la modernité promise se heurte à une réalité cruellement banale : l’absence de moyens de transport dignes de ce nom. À peine sorti de terre, ce quartier censé incarner l’extension urbaine de demain souffre déjà d’un mal chronique : un déficit criant en transport public. Chaque matin, aux premières heures, une foule compacte s’agglutine aux arrêts desservis par les deux seules lignes disponibles : les bus 106 et 22. Celles-ci, censées relier Tinar au centre-ville, situé à environ quatre kilomètres, sont loin de suffire face à la demande exponentielle des habitants. Les bus, rares et bondés, laissent derrière eux des dizaines de citoyens exaspérés, contraints de patienter parfois plus d’une heure dans l’espoir d’embarquer. « On arrive déjà fatigué au travail à force d’attendre et de se battre pour une place debout », témoigne Farida, fonctionnaire. Même son de cloche chez Hamid, son collègue, qui évoque « un stress quotidien » pour ne pas rater le « pointage ». Les attentes interminables sont devenues le lot quotidien des habitants, en particulier les pères de famille et les travailleurs, confrontés à des contraintes horaires strictes. À ce déficit en bus, s’ajoute un autre problème tout aussi pesant : l’absence de taxis en nombre suffisant. Faute de mieux, les habitants se rabattent sur les taxis collectifs, lesquels ne peuvent mettre le cap sur Ain Fouara qu’après avoir fait le plein. La situation est d’autant plus incompréhensible que Tinar, présenté comme un pôle d’avenir, a vu affluer ces dernières années de nombreuses familles venues s’y installer, attirées par le cadre neuf et les logements sociaux. Mais sans un accompagnement en infrastructures, notamment de transport, l’utopie vire peu à peu au calvaire logistique. « C’est tous les jours la même galère », se désole Mourad, père de trois enfants. « Il m’arrive de faire du stop ou de marcher jusqu’à la route nationale 05 pour trouver un bus reliant Sétif à El Eulma ou Ouled Saber. C’est épuisant ». « Ce n’est pas normal qu’un pôle urbain aussi récent, aussi structuré, ne bénéficie pas d’un minimum de service public en matière de transport », s’indigne Samir, un architecte. « On a construit des logements, mais on a oublié les équipements, les bus, les taxis ». Un constat amer partagé par de nombreux habitants qui dénoncent un urbanisme incomplet, où les infrastructures et les services de base peinent à suivre. Pour les travailleurs, les étudiants, les mères de famille et même les lycéens, ce déficit de mobilité se traduit par une fatigue morale et physique quotidienne. « C’est invivable. Je suis obligé de faire accompagner mes enfants jusqu’au lycée car il n’y a aucun moyen de transport fiable », confie Yacine, agent de sécurité dans une entreprise. Les appels lancés par les riverains à la direction des Transports et aux autorités locales sont restés jusqu’à présent sans écho. Les promesses de renforcer les dessertes se font attendre, pendant que les habitants, eux, continuent de prendre leur mal en patience.
Kamel Beniaiche
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