Le fantasme de la « Riviera » raconté à l’opinion occidentale : Pas de « day after » à Ghaza, jurent les Palestiniens

Malgré une destruction presque totale, les Palestiniens ripostent d’une voix unanime : « Ghaza n’est pas à vendre », comme le suggèrent des informations publiées par le Washington Post à propos d’un plan conçu par les Américains en vue de « l’après-guerre prévoyant de déplacer la population et de placer le territoire palestinien sous contrôle US ». Le projet envisage le déplacement des quelque deux millions d’habitants de Ghaza vers d’autres pays ou dans des zones sécurisées à l’intérieur du territoire dévasté, le temps de sa reconstruction pour le transformer en un « centre touristique et technologique ». Ceux parmi les Palestiniens, qui accepteraient de partir recevraient 5.000 dollars en cash ainsi qu’une aide couvrant quatre ans de loyer et un an de nourriture. Mais « Ghaza n’est pas à vendre », a réitéré Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, sur les réseaux sociaux, en affirmant que le territoire est « une partie intégrante de la grande patrie palestinienne ». « Le Hamas rejette tous ces plans qui déplacent notre peuple et maintiennent l’occupant sur nos terres », a déclaré un autre responsable du mouvement palestinien. Sur le même sujet, le célèbre journaliste français Georges Malbrunot est intervenu vendredi pour déclarer : « nous l’avions un peu oublié, et le voilà qui refait surface ; l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair s’immisce à nouveau dans les événements à Ghaza. Le 27 août, il s’est réuni à la Maison Blanche avec Jared Kushner, gendre de Donald Trump et homme d’affaires bien connecté à Israël et aux pays riches du Golfe. Quel est l’objectif ? Transformer la bande de Ghaza, dont les trois quarts ont été détruits après deux années de guerre, en une plaque tournante commerciale et touristique moderne, autrement dit, en la fameuse Riviera imaginée par le président américain pour l’après-guerre. Un projet improbable, sur lequel l’ancien Premier ministre britannique et sa fondation travaillent depuis plusieurs mois ». Selon le journal britannique The Mail on Sunday, Tony Blair a rencontré Jared Kushner début mars 2017, et a discuté avec lui de la possibilité d’une collaboration entre lui et Donald Trump, dans laquelle l’ancien Premier ministre britannique jouerait le rôle de conseiller spécial pour les affaires du Moyen-Orient au sein de son administration. Le journal précise que Blair et Kushner se sont rencontrés à trois reprises depuis septembre dernier. Des médias britanniques bien introduits dans les hautes sphères des affaires, affirment que l’organisation fondée par Tony Blair, le « Tony Blair Institute for Global Change », est impliqué dans le plan de Donald Trump visant à transformer la bande de Ghaza en une nouvelle « Riviera ». Le Financial Times a déjà évoqué le même sujet en affirmant que la fondation Tony Blair avait participé à l’élaboration d’un plan pour Ghaza intitulé « Grand Trust » qui inclurait « la création de complexes immobiliers de luxe, un archipel d’îles artificielles similaire à celui de Dubaï, des zones économiques exclusives à faibles taxes, ainsi qu’une zone de fabrication de voitures électriques portant le nom d’Elon Musk ». Les Emirats Arabes Unis sont grandement impliqués. L’argent proviendrait des fonds d’investissement souverains dans certains pays du Golfe.

Mohamed Mebarki

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